1er tour présidentielle 2022 : Des résultats électoraux décevants à plus d'un titre

Publié le par M.E.

Première déception : aucun des candidats n'a vraiment pris en compte la totalité des enjeux avec gravité, profondeur et en ayant une approche systémique.

Certains n'ont parlé que d'immigration et d'insécurité, d'autres de climat et de politique énergétique, d'autre de politique économique...

L'instruction et l'enseignement qui doivent former le futur citoyen, humain éclairé et responsable, doté d'un solide bagage scientifique et d'humanités pour le 21ème siècle ont été quasiment oubliés.

Et alors que l'invasion de l'Ukraine nous montre tous les jours que la guerre est revenue en Europe, bien peu se sont réellement intéressés à la défense nationale avec le souci de renforcer notre outil militaire et l'association armée-nation.

Quant à la réforme de l'Etat dans ses déclinaisons centrales, territoriales et hospitalières, c'est un sujet apparemment resté tabou alors que tous les candidats savent qu'il faudra bien, un jour, redresser les finances publiques pour retrouver des marges de manoeuvre et diminuer la bureaucratie au profit des fonctionnaires de terrain.

Deuxième déception : malgré l'importance de l'offre politique (12 candidats), le taux de participation est resté décevant. Quelques chiffres du taux d'abstention pour la métropole lilloise :

Lille : 29,4 % , Roubaix : 41,0 %, Tourcoing : 38,4 %, Armentières : 35,1 %, Wattrelos : 32,9 %, Villeneuve d'Ascq :  28,0 %, Marcq-en-Baroeul : 24,6 %.

Troisième déception : Ce n'est pas une découverte, mais à nouveau le constat nous éclate à la figure : notre bon vieux pays souffre d'une maladie chronique des citoyens dont les caractéristiques sont les suivantes :

  • la croyance dans l'homme providentiel,
  • la croyance dans l'omnipotence et la toute puissance de l'Etat,
  • l'incompréhension criante des fondamentaux de l'économie,
  • le refus d'un processus continu de réforme,
  • l'attente plus ou moins avouée d'un grand soir révolutionnaire,
  • un brouillard intellectuel de nombreux jeunes adultes qui ne lisent plus les médias sérieux,
  • le refus de s'impliquer dans les corps intermédiaires : syndicats, partis politiques, associations, ...

Tout ceci étonne et, même quelquefois, consterne nos voisins européens qui pourtant nous connaissent depuis de nombreuses années.

Quatrième déception : Presque 55 % de nos concitoyens votants ont confié leur bulletin de vote à des candidats extrémistes qui détestent l'Union Européenne, ont une sympathie pour Vladimir Poutine, dictateur et criminel de guerre notoire et qui, corollaire de cela, prônent un retrait de la France de l'OTAN !

Cinquième déception : Il faut le dire la fainéantise intellectuelle des partis politiques qui sont incapables d'avoir une veille sociétale, économique, écologique, scientifique et géopolitique, qui se révèlent incapables de procéder à des analyses de retour d'expérience après chaque élection et, qui enfin, n'ont pas de capacité d'analyse opérationnelle et stratégique.

Ne nous étonnons pas, qu'en conséquence, ils soient incapables de proposer une vision à moyen long terme pour la France avec un projet structuré en adéquation !

Conclusion : il faut un vrai aggiornamento ! Tout le monde doit retrouver de l'humilité. La presse et les médias doivent arrêter de jouer le jeu de la facilité, en occultant les thèmes stratégiques ("Cela n'intéresse pas les Français"). Pour s'en convaincre, il suffit de revoir comment ont été bâti les débats des primaires écologistes et des Républicains !

"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles", Sénèque.

Les enjeux pour la France, au sein de l'Union Européenne, sont connus : Le climat et la transition énergétique, la cohésion sociétale, la réindustrialisation durable, la consolidation de notre défense nationale, un environnement sain et une santé publique basée sur la prévention, un outil éducatif de haut niveau pour tous, un Etat performant, moins bureaucrate, moins couteux,  des territoires plus autonomes.

Pour cela les partis politiques doivent réfléchir à bâtir ensemble autour d'un projet ambitieux, une grande coalition de gouvernement seule capable de mener les réformes indispensables dont la France a besoin et seule capable de faire face aux enjeux et défis ci-dessus énoncés.

L'Allemagne nous a montré que cela est possible, depuis des décennies, même si, le temps de la négociation peut ralentir la mise en place du nouveau gouvernement.

M.E.

 

 

 

 

 

 

Publié dans Gouvernance

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