La santé environnementale

Publié par M.E.

Selon la définition de l’OMS – Conférence d’Helsinki – 1994 :

"La santé environnementale comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement.

Elle concerne également la politique et les pratiques de gestion, de résorption, de contrôle et de prévention des facteurs environnementaux susceptibles d’affecter la santé des générations actuelles et futures"

Plus simplement, la santé environnementale est la prise en compte de l’impact des polluants sur la santé, qu’ils soient locaux ou globaux. Par exemple, la qualité de l’air est considérée sous l’aspect de l’air intérieur, jusqu’à l’aspect planétaire avec les conséquences du réchauffement climatique.

En travaillant à réduire les expositions environnementales et ses conséquences, la santé environnementale s’inscrit principalement dans le champ de prévention primaire.

En santé publique, l’environnement est aujourd'hui considéré comme l'ensemble des facteurs pathogènes "externes" ayant un impact sur la santé (substances chimiques toxiques, radiations ionisantes, germes, microbes, parasites, etc.), par opposition aux facteurs "internes" (causes héréditaires, congénitales, fonctionnelles, lésionnelles, psychosomatiques, etc.).

La santé environnementale est alors l’ensemble des effets sur la santé de l’homme dus à :

  • Ses conditions de vie (expositions liées à l’habitat et/ou expositions professionnelles par exemple, nuisances tels que le bruit ou l’insalubrité),
  • la contamination des milieux (eau, air, sol, etc.),
  • aux changements environnementaux (climatiques, ultra-violets, radioactivité, etc.).

Une reconnaissance par l’OMS :

C’est en juin 1999 que l'Organisation mondiale de la santé a déclaré lors de la Conférence ministérielle Santé et environnement : "L'environnement est la clé d'une meilleure santé", incluant dans ce terme des paramètres liés à la qualité des milieux (pollution de l'atmosphère, de l'eau, des sols, déchets mais aussi nuisances sonores, insalubrité, etc.) et à l'ensemble des activités humaines (air ambiant, accidents domestiques, violences urbaines, etc.). L’OMS a imaginé cette formule comme slogan  "Environnement d’aujourd’hui, santé de demain".

Santé - Environnement : promotion de la santé et développement durable

La prévention en santé environnement s’inscrit dans une démarche de promotion de la santé : créer les conditions nécessaires pour que chacun puisse agir sur les déterminants de santé et obtenir un cadre de vie favorable à la santé dans une dynamique de changement de comportement.
C’est aussi s’engager dans une démarche de développement durable. Le cadre de référence des Agendas 21 indique à propos de la santé : « Indissociable du bien-être, la santé est également un enjeu intégrateur pour les territoires. Mener une politique de santé durable sur un territoire passe en premier lieu par la réduction des facteurs qui sont à l’origine d’inégalités sanitaires : inégalités d’accès aux soins, de conditions de vie et de travail. Il faut pour cela mieux connaître les conditions de vie et de travail de tous les habitants, et les besoins relatifs à la santé de chacun, connaissance qui suppose une participation de tous les acteurs : professionnels de santé et habitants, entreprises, bailleurs, fournisseurs de services doivent ensemble élaborer un plan d’action cohérent, dont chacun sera partie prenante. Il faut également former et informer les habitants et les acteurs sur l’ensemble des composantes qui contribuent à la santé. Enfin, offrir un cadre de vie agréable et sain complète bien sûr ces actions en faveur de la bonne santé des habitants.» (Les volets santé des agendas 21, un levier pour les politiques locales de santé, ORS Ile-de-France, juin 2011).

La perception des risques environnementaux par les Français

La perception des risques par les citoyens ne répond pas uniquement à des données objectives de mortalité ou de probabilité de survenue d’un événement. De nombreux paramètres subjectifs interviennent, ce qui conduit parfois à un décalage entre la perception des risques que peut avoir la population et les données épidémiologiques et scientifiques disponibles. Le degré d’impact individuel ou collectif des risques entre fortement en jeu, de même que le sentiment de maîtrise ou pas qu’en a l’individu : un risque subi sera jugé moins acceptable qu’un risque assumé de plein gré, un risque crée par l’Homme sera jugé moins acceptable qu’un risque naturel, un risque peu connu est jugé moins acceptable qu’un risque connu, un risque qui comporte une grande part d’incertitude est jugé moins acceptable qu’un autre risque, etc.

La santé environnementale bouleverse l'approche de la médecine

C'est une évolution qui a conduit d'une conception hygiéniste de la médecine à celle d'une médecine partie intégrante d'une approche de santé publique.

En effet, pendant des siècles, la grande préoccupation a été de combattre les épidémies en luttant contre l'insalubrité et le manque d'hygiène des lieux et modes de vie et de travail. Puis beaucoup plus tard au XXème siècle, une prise de conscience s'est faite de l'influence des facteurs environnementaux sur la santé des individus d'un pays. La santé n'est plus alors seulement une affaire privée et émerge alors une demande de prise en charge de la santé et de protection d'une population par l'Etat et les pouvoirs publics.

L'approche individuelle, au cas par cas, n'est plus suffisante. Pourtant encore aujourd'hui, en France, on constate les ressources consacrées à l'approche réactive (diagnostic et soins) sont disproportionnées par rapport à celles consacrées à l'approche proactive (évaluation des risques, prévention). D'ailleurs le corps médical lui-même ajoute à la confusion en attribuant l'appellation "prévention" à ce qui consiste un faire un diagnostic, au plutôt, d'apparition d'une maladie !

Si on laisse de côté provisoirement la difficulté de mise en œuvre de la santé environnementale, on constate que de multiples intérêts agissent pour freiner cette mutation de l'approche de la santé. L'industrie du soin a des impacts économiques évidents. La formation des futurs professionnels de santé est adaptée à la production de soin et non, à la prise en compte des interactions entre l'environnement et la santé humaine. Le temps consacré à l'échange et à l'observation du patient est incompatible avec une première approche des expositions à des dangers particuliers, pour cerner le mode de vie et les comportements de ce même patient. Ne parlons pas non plus du cloisonnement entre médecine du travail et médecine générale.

La santé environnementale ne fait toujours pas l'objet d'un enseignement quelconque dans les facultés de médecine de France. Pourtant il est plus qu'urgent de mettre en place une vraie pratique médicale et sociétale de prévention.

La santé environnementale : complexité, vision globale et approche multicritère nécessaire 

Il existe encore une grande divergence d'appréciation de l'influence des facteurs environnementaux sur l'apparition de maladies chroniques. Comme il est très rare qu'un individu ne soit soumis qu'à une seule exposition, il est donc difficile de faire la part d'un facteur environnemental, lorsqu'en outre se conjuguent des aspects de comportement, des facteurs génétiques, des habitudes alimentaires et un mode de vie particulier.

Quelques organisations militant en France pour la santé environnementale :

Le Réseau Environnement-Santé (RES) http://www.reseau-environnement-sante.fr

L'Association Santé Environnement France (ASEF) http://www.asef-asso.fr

La Société Française de Santé et Environnement (SFSE) http://www.sfse.org

Agences gouvernementales en lien avec les thématiques de santé environnementale :                 

Agences internationales en lien avec les thématiques de santé environnementale :    

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