Création du Réseau Vrac et Réemploi, issu de la fusion du Réseau Vrac et du Réseau Consigne
Les deux structures Réseau Vrac et Réseau Consigne annoncent fusionner pour devenir le Réseau Vrac et Réemploi, qui entend devenir un acteur majeur de la filière du réemploi.
Un des objectifs affichés est de mutualiser la base de travail commune sur le réemploi des emballages.
Le Réseau Vrac et le Réseau Consigne ont annoncé leur fusion pour former une nouvelle association, le Réseau Vrac et Réemploi (RV&R), à l'occasion du salon éponyme à Paris, ce lundi 15 mai. L'objectif affiché est ainsi de mutualiser les moyens humains et financiers des deux structures, ainsi que leur base de travail commune : le réemploi des emballages.
« La fusion de nos structures va dans le sens de l'actualité et de nos combats respectifs », confirme Célia Rennesson, nouvelle directrice générale, qui a cofondé le Réseau Vrac et en était aussi la directrice générale depuis 2016. L'association espère ainsi « représenter au mieux les acteurs de cette filière élargie et peser au maximum dans les débats publics ».
Avec de nombreux enjeux sur les plans français, européen et international, 2023 est en effet une « année charnière pour le réemploi ». En France, la concertation nationale sur la consigne des bouteilles se poursuit jusqu'en juin prochain, tandis que le projet de loi Industrie verte se précise progressivement. Le règlement européen sur les emballages et déchets d'emballages (PPWR) doit également être révisé : le Réseau Vrac et Réemploi demande d'ailleurs à la France d'être ambitieuse sur le sujet.
La deuxième session de négociations internationales du « Traité plastique » s'ouvre enfin en France à la fin du mois, une occasion pour l'association de mettre en avant les solutions de ses adhérents.
Le conseil d'administration du nouveau réseau est présidé par Julie Poinsignon et composé de 15 professionnels du secteur, rassemblant ainsi les trois maillons de la chaîne de valeur : les fournisseurs de produits, les apporteurs de solutions vrac et réemploi, et les points de vente (élargis désormais à la restauration et à l'hôtellerie), afin de « faire avancer le marché » et d'« aborder la complémentarité des offres », selon Célia Rennesson. L'association regroupe ainsi 1 200 entreprises adhérentes pour 2 000 professionnels représentés et plus de 800 points de collecte. Son budget de fonctionnement s'élève à 1 million d'euros (M€).
Le Réseau Vrac et Réemploi entend faciliter la construction d'une « filière française d'avenir », en réunissant les producteurs et les opérateurs pour fixer un cadre à ce nouveau marché. Une ambition qui nécessite d'industrialiser les territoires (en s'appuyant sur la loi Industrie verte) et donc des financements massifs, pour les centres de lavage, de récupération, et l'adaptation des lignes de production : changer une seule ligne de conditionnement du jetable au réemploi coûte près de 30 millions d'euros. Qui dit nouvelle filière dit également nouveaux métiers, et donc des besoins de formation.
Pour Célia Rennesson, la France a le potentiel d'être un « modèle européen ». Elle était déjà en avance sur le vrac, avec l'objectif défini par la loi Climat et résilience de 20 % de surfaces de vente réservées au vrac dans les supermarchés ; elle doit l'être également sur le réemploi, poursuit la directrice générale.
En 2022, le marché du vrac s'élevait à 850 M€. Il montre actuellement des signes de reprise et pourrait atteindre 890 M€ en fin d'année 2023. Si des magasins ou des rayons vrac ont fermé à la suite de la crise sanitaire, le nombre de consommateurs adeptes du vrac reste stable à 32 %, se réjouit Célia Rennesson. Afin de « pousser le vrac et le réemploi des emballages […] plus concrètement dans le quotidien de tous les Français », il faut accompagner le parcours du consommateur en points de vente et engager des campagnes de sensibilisation massives, que compte donc lancer le Réseau.
« Nos objectifs sont maintenant de coordonner tous les acteurs investis dans la question du réemploi, de continuer à les former et les informer au mieux et de les aider à développer l'industrialisation des territoires et l'émergence de métiers d'avenir », résume Célia Rennesson.