De nouveaux camions benne pour un ramassage des ordures plus écolo dans Lille Métropole

Publié le par Lille Actu via M.E.

Esterra, qui gère le ramassage de déchets dans 34 communes de la MEL, renouvelle sa flotte de véhicules basée à Roncq, pour réduire l'impact écologique des tournées.

©Amandine Vachez

Le parc de véhicules pour la collecte de déchets ménagers Esterra se renouvelle, en 2024 et 2025. Des camions à benne électriques et roulant au bio-gaz tournent désormais dans les communes.

Pour une meilleure gestion de la collecte et du traitement des déchets ménagers, la Métropole Européenne de Lille (Nord) mène plusieurs chantiers. À Roncq (Nord), l’entreprise Esterra, gestionnaire du ramassage des ordures sur 34 communes du nord-est de la MEL, renouvelle son parc de véhicules. Une « flotte verte » visant à réduire l’impact écologique des tournées, et au service d’un plan plus ambitieux.

Un « contrat innovant »

Florent Vedel, directeur régional de Véolia, dont Esterra est une filiale, présente un « contrat ambitieux », proposé à la MEL. « On l’a voulu innovant. L’objectif est de ‘décarbonner’ les véhicules de la collecte de déchets. C’était encore un rêve il y a deux ans, aujourd’hui c’est du concret. »

En effet, le parc de véhicules basé sur le site de Roncq – qui emploie plus de 250 personnes – a bien changé, au cours des dernières semaines. Esterra annonce un investissement total de 18 millions d’euros, sur 7 ans. « 6 millions ont déjà été investis », annonce Stéphane Caplier, directeur commercial pour Véolia (Hauts-de-France).

La flotte de BOM (bennes à ordures ménagères) est renouvelée, avec l’acquisition de 42 camions benne, dont 10 électriques et les autres roulant au bio-GNV (gaz naturel pour véhicules). 27 sont livrés en 2024 et 15 autres le seront en 2025. Le site de Roncq compte aussi logiquement des bornes de recharge électrique (lentes et rapides) pour permettre d’assurer les tournées. 

Concrètement, rouler au bio-gaz permet de diviser par 2,8 l’émission de gaz à effet de serre. Rouler à l’électrique par 12, avance Véolia.

« Un 36 tonnes qui fait le bruit d’une Zoé »

L’avantage des nouveaux véhicules est qu’ils polluent moins. Mais aussi, pour les camions électriques Renault, qu’ils font moins de bruit. Stéphane Caplier a le sens de la formule : « C’est un 36 tonnes qui fait le bruit d’une Zoé. Ces camions sont 2 à 3 fois plus silencieux. On n’entend plus que le bruit des poubelles et des déchets. »

Un vrai confort pour les chauffeurs et autres équipiers, confirme Jacky. Travaillant chez Esterra depuis 30 ans, il est fier de participer au changement écologique. « C’est mieux pour l’environnement. Et pour nous c’est agréable. Ce sont de belles machines ! » Il a fallu s’habituer à une autre conduite, et notamment à ce que les passants n’entendent pas le camion arriver. « On est très vigilants », appuie le chauffeur.

Pour quelle raison ne pas passer au tout électrique ? D’abord pour une question financière. Il faut compter plus de 400 000 euros pour une BOM électrique, contre environ 200 000 pour une BOM roulant au bio-gaz. Ensuite, pour une question logistique. « Il faut un temps de recharge pour les véhicules électriques, et ils ont moins d’autonomie », appuie-t-on du côté d’Esterra.

Amandine Vachez

Chaque camion comptant trois équipiers part du dépôt de Roncq (Nord) pour les tournées assurées par Esterra dans la Métropole Européenne de Lille, soit 34 communes au nord-est de la métropole.

Plus de contrôle dans le tri, dès le ramassage

« Pour une bonne collecte des déchets, il faut contrôler le plus tôt possible la qualité de tri », appuie Stéphane Caplier. Pour ce faire, en plus de la vérification humaine, l’intelligence artificielle est mise au service du gestionnaire de ramassage de déchets. 11 véhicules de la flotte Esterra sont équipés de caméras, dans la benne, qui détectent des « anomalies de tri ». Ceci grâce à l’outil mis en place par la start-up Lixo. « On voit, grâce aux données géo-localisées, sur quels secteurs les usagers ont besoin d’un rappel, ou s’ils rencontrent un obstacle dans le tri de leurs déchets », détaille Stéphane Caplier. Une attention particulière est portée sur les communes où sont installés les PAV, Points d’apport volontaire (bennes communes pour le verre). 

Les caméras Lixo permettent « que chaque poubelle jaune soit ‘monitorée’ au moins une fois par trimestre ». Une régularité suffisante pour voir l’évolution des pratiques, selon l’entreprise, qui assure que les données restent anonymes.

« Rattraper le retard » de la MEL

« Nous essayons de rattraper un retard pris plus tôt par la MEL », avance Régis Cauche, vice-président en charge de la gestion des déchets pour la MEL. Il fait référence au schéma directeur des déchets ménagers voté en 2021 et dont de nouvelles étapes ont été franchies récemment, en 2023. « Accélérer la transition écologique de notre territoire et de nos services publics est une priorité (…). Nous sommes fiers d’inaugurer la plus grande flotte verte de BOM en France, qui contribuera à améliorer sans cesse les performances du tri des déchets ».

Source : https://actu.fr/hauts-de-france/roncq_59508/metropole-de-lille-de-nouveaux-camions-benne-pour-un-ramassage-des-ordures-plus-ecolo_60957081.html

Publié dans Déchets, Energie

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