L’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi est morte

Publié le par Le Monde via M.E.

La députée européenne Europe Ecologie-Les Verts depuis quatorze ans est morte subitement mercredi à Bruxelles. Elle avait cofondé et présidé la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD).

Michèle Rivasi en 1986

L’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi est morte, mercredi 29 novembre, à l’âge de 70 ans à Bruxelles, a confirmé au Monde l’élu européen David Cormand. La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier, s’est dite « sous le choc » auprès de Libération. « J’ai l’infinie tristesse d’apprendre la disparition brutale de Michèle Rivasi, députée européenne écologiste, a-t-elle écrit sur X. Elle était de ces infatigables militantes, conviviale, authentique, accessible. Nous pleurons une grande dame de l’écologie politique. Toutes nos pensées à sa famille. »

Dans un message interne à ses collègues consulté par Le Monde, l’eurodéputé David Cormand confie : « Nous sommes anéantis par cette nouvelle. Nous étions toutes et tous profondément attachés à Michèle, et pour beaucoup d’entre nous, plus encore depuis que nous la côtoyions au Parlement européen. On ne peut en vérité qu’être amoureux de Michèle car tout en elle inspire la convivialité, l’accessibilité, l’authenticité. Même dans ses coups de gueule, sa franchise intransigeante et bienveillante l’emportait sur tout le reste. »

Eurodéputée pendant presque quinze ans

La coprésidente du groupe La Gauche au Parlement européen, Manon Aubry, a rendu hommage sur X à une « immense bosseuse, qui a combattu sans frémir les abus des géants de l’industrie pharmaceutique et des lobbys ». « Une combattante de l’écologie s’est éteinte », a pour sa part réagi la députée européenne Marie Toussaint dans un communiqué.

Cette professeure agrégée de biologie, normalienne, s’est fait connaître en 1986 en dénonçant le « mensonge d’Etat » à propos du nuage de Tchernobyl. Elle cofonde la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) peu après la catastrophe nucléaire, pour s’opposer au monopole de l’Etat sur ces études.

Elle se lance en politique en 1997 en décrochant le siège de députée apparentée Parti socialiste de la Drôme jusqu’en 2002, puis passe chez Les Verts en 2005. Quatre ans plus tard, elle est élue eurodéputée, puis réélue en 2014 et en 2019. Elle était très populaire auprès des militants écologistes, qui l’avaient placée devant Cécile Duflot lors des primaires de 2016 – avant la présidentielle de 2017. En 2019, elle avait également failli ravir la tête de liste aux européennes à Yannick Jadot.

Source : https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/11/29/l-eurodeputee-ecologiste-michele-rivasi-est-morte_6202958_3382.html

N.B. La Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité (CRIIRAD) est née en mai 1986 au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, à l’initiative d’un groupe de scientifiques et de citoyens qui souhaitaient connaître la vérité sur la contamination radioactive du territoire français. Face à l’impossibilité d’obtenir des informations fiables de la part de l’état et des industriels, et constatant que les pays environnants mettent en place des mesures de protection de la population, l’association décide de réaliser ses propres mesures par la mise en place d’un laboratoire d’analyse de la radioactivité indépendant.

Michèle Rivasi fut sa première présidente, remplacée en 1997 par Roland Desbordes, puis par Didier Glatigny en 2018.

Son siège et laboratoire : CRIIRAD, 29 cours Manuel de Falla, 26000 Valence. Tél. 04.75.41.82.50. site web : https://www.criirad.org contact@criirad.org

Le manifeste

La CRIIRAD est une association dont l’objectif est d’informer la population sur les risques liés à la radioactivité et ses impacts sur la santé et l’environnement. Elle milite pour le respect du droit à l’information et l’obtention d’une réelle protection. Elle œuvre pour que chacune et chacun dispose des moyens et des connaissances suffisantes et nécessaires pour se prémunir et agir en conséquence. La CRIIRAD produit et diffuse des informations indépendantes des autorités et des industriels, sur la base de ses recherches et des résultats issus de son laboratoire scientifique. L’association peut être interpelée et sollicitée en tant qu’expert dans son domaine.

Face à la désinformation et à la fabrique de l’ignorance, la CRIIRAD se place en contre-pouvoir et en lanceur d’alerte.

Le domaine

Conformément à ses statuts, la CRIIRAD a pour mission de traiter, de façon non limitative, toute question relative aux rayonnements ionisants ainsi qu’aux substances et équipements qui les génèrent, notamment sur les plans scientifique, technique, sanitaire, juridique et administratif. Le champ d’intervention de la CRIIRAD recouvre, entre autres, les utilisations civiles et militaires de l’énergie nucléaire, la radioactivité naturelle et artificielle, le contrôle de l’état radiologique de l’environnement ainsi que le fonctionnement et l’impact, en situation normale ou accidentelle, des installations qui fabriquent, exploitent, détiennent, stockent  ou utilisent des matières radioactives.

La CRIIRAD se réserve le droit d’étendre son champ d’action à d’autres types de rayonnements que les rayonnements ionisants et à d’autres types de pollutions.

La raison d'être

 

 

Publié dans Nucléaire, Société

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