Nappes d'eau souterraine au 1er juin 2023
La situation demeure peu satisfaisante sur une grande partie du pays : 66% des niveaux des nappes phréatiques restent sous les normales avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas.
Les précipitations du début printemps ont permis de ralentir la vidange des nappes sur les secteurs les plus arrosés. En mai, les précipitations sont restées insuffisantes pour engendrer des épisodes de recharge et améliorer l’état des nappes. Les niveaux sont majoritairement en baisse.
La situation demeure peu satisfaisante sur une grande partie du pays : 66 % des niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles en mai (68 % en avril 2023) avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas.
En juin et pour le prochain trimestre, les niveaux des nappes devraient rester en baisse. Les épisodes de recharge devraient rester ponctuels et peu intenses et impacter uniquement les nappes réactives, sauf événements pluviométriques exceptionnels. L’évolution de la situation des nappes dépendra de leur réactivité, des cumuls pluviométriques locaux, de l’évapotranspiration et des demandes en eau. La situation devra être particulièrement surveillée sur les nappes qui affichent actuellement des niveaux bas à très bas ainsi que sur les secteurs fortement sollicités par des prélèvements.
La période de recharge 2022-2023 a été déficitaire sur une grande partie du territoire. Les pluies du début du printemps ont permis d’engendrer des épisodes de recharge et de repousser le début de la période de vidange sur les secteurs les plus arrosés. En mai, les pluies infiltrées ont généralement été inexistantes ou insuffisantes pour engendrer un épisode de recharge. La vidange est active sur la plupart des nappes : 60 % des points d’observation sont en baisse (38 % en avril).
Concernant les nappes inertielles du Bassin parisien et du Bassin de l’Artois, la vidange se met lentement en place courant mai. Les pluies efficaces peuvent mettre jusqu’à 3 mois pour atteindre la nappe. Les niveaux en hausse ou stables, qui s’observent notamment sur le nord-est de ce secteur, sont donc la conséquence des pluies infiltrées au début du printemps. Les nappes inertielles du couloir Rhône-Saône sont en baisse, la période de vidange étant engagée depuis mars-avril.
Les nappes réactives sont généralement en baisse. Les pluies de mai ont eu un impact sur les nappes du sud et du centre de la France. Sur le pourtour méditerranéen et la Corse, les pluies ont principalement permis d’humidifier les sols et d’alimenter la végétation. Elles ont rarement réussi à s’infiltrer en profondeur et sont restées peu efficaces pour les nappes. Les niveaux des nappes du socle du Massif Central sont stables. Les pluies survenues sur les Causses du Quercy et en Provence ont engendré un pic de crue sur les nappes des calcaires jurassiques. Les tendances des nappes alluviales de l'Adour et du Gave de Pau, de la Garonne amont et de ses affluents ainsi que de l’Aude sont orientées à la hausse.
L’étiage 2022 a été sévère sur une majorité des nappes et la recharge est restée peu active durant l’automne et l’hiver 2022-2023. En fin d’hiver, la situation des nappes était donc peu satisfaisante. Les pluies du début du printemps ont permis d’améliorer l’état des nappes les plus réactives situées sur les deux-tiers nord du territoire.
Courant mai, la situation des nappes n’évolue que peu et demeure globalement peu satisfaisante : 14 % des points d’observation sont au-dessus des normales mensuelles (17 % en avril), mais 66 % des niveaux restent modérément bas à très bas (68 % en avril) et 19% sont très bas (20 % en avril). La situation est proche de l’année dernière (69 % des niveaux sous les normales en mai 2022) mais plus contrastée.
Sur une grande partie nord de la France, les précipitations de mars et d’avril ont permis d’améliorer l’état des nappes réactives du socle et des calcaires jurassiques et crétacés. En mai, malgré l’absence de recharge, les niveaux restent généralement satisfaisants, de comparables aux normales à hauts, mais plusieurs secteurs (Lorraine, Berry, Brenne, Périgord, Millevaches) affichent des niveaux modérément bas. Sur le tiers sud, les niveaux des nappes réactives, de modérément bas à très bas, sont peu favorables. Les pluies de mai ont été très insuffisantes pour combler les déficits de ces derniers mois.
Concernant les nappes inertielles, la situation reste généralement stable par rapport au mois précédent. L’état des nappes inertielles du Bassin parisien est peu favorable, avec des niveaux généralement modérément bas à bas. Les situations peuvent être sensibles localement, avec des niveaux bas à très bas, notamment au centre et à l’ouest du Bassin parisien. Seule la nappe de la craie du littoral d'Artois-Picardie a bénéficié d’une recharge très excédentaire et affiche des niveaux hauts. Les niveaux des nappes du couloir Rhône-Saône sont préoccupants, de bas à très bas. Des minima historiques sont observés sur plusieurs secteurs des nappes fluvioglaciaires, plioquaternaires et de la molasse miocène du Dijonnais, de la Bresse, de la Dombes, de l’Est-Lyonnais et du Dauphiné.
Plusieurs nappes présentent des situations favorables, avec des niveaux modérément hauts à hauts par rapport aux mois de mai des années antérieures :
- Les nappes du socle du Massif armoricain, de la Bretagne à la Vendée ont bénéficié d’apports pluviométriques excédentaires en mars et en avril et les niveaux sont modérément hauts à hauts ;
- Les niveaux de la nappe de la craie marneuse cénomanienne du littoral d'Artois-Picardie sont modérément hauts, suite à une recharge 2022-2023 très excédentaire ;
- Les nappes des calcaires carbonifères de l’Avesnois et des calcaires jurassiques du Boulonnais affichent des niveaux modérément hauts, conséquence d’une recharge 2022-2023 excédentaire.
- Les nappes inertielles du Dijonnais au Bas-Dauphiné affichent des niveaux bas à très bas, du fait de plusieurs recharges hivernales successives peu intenses ;
- Les nappes alluviales côtières et des calcaires karstifiés de Provence et de Côte d’Azur enregistrent des niveaux très bas, voire localement historiquement bas, suite à des pluies très déficitaires en 2022 et 2023 ;
- Les nappes de l’aquifère multicouche du Roussillon connaissent une situation inédite, avec des niveaux bas sur la nappe profonde du Pliocène à très bas sur la nappe superficielle. Des points de la nappe superficielle affichent des niveaux historiquement bas et le risque d’intrusion saline est fort.
Source : https://www.brgm.fr/fr/actualite/communique-presse/nappes-eau-souterraine-au-1er-juin-2023