COVID-19 : BioNTech, la biotech allemande qui relève le défi du vaccin avec Pfizer

Espoir de la « Deep tech » devenue pionnière du futur vaccin contre le COVID-19, BioNtech est aussi l'histoire familiale de deux médecins issus de l'immigration turque.

BioNTech, c'est un peu l'histoire du couple Curie au temps des start-up. Celle d'Özlem Türeci et d'Ugur Sahin, un couple composé de deux universitaires allemands d'origine turque. La première est la médecin-chef de la biotech, le second, PDG de la biotech à la base du traitement actuellement en tête de la course au vaccin anticovid .

Avant de donner espoir à tous ceux qui rêvent de la fin de la pandémie et de faire la joie de son partenaire Pfizer, le duo a bâti une longue carrière à la force de l'éprouvette. Lui, le fils d'un ouvrier des usines Ford à Cologne, s'est affirmé comme spécialiste en médecine moléculaire et immunologie et professeur universitaire à Mayence. Elle, la fille d'un médecin d'Istanbul venu travailler à l'hôpital catholique de Cloppenburg, est aujourd'hui la présidente de la fédération européenne immunothérapie contre le cancer. Un couple à la ville qui ne parle jamais de vie privée et avec modestie de leur travail.

Lorsqu'elle est entrée à la Bourse de New York il y a un an, onze années après sa création, BioNtech avait encore du mal à séduire les investisseurs. L'opération lui a néanmoins permis de réunir 750 millions de dollars grâce à une augmentation de capital et de poursuivre sa route renforcée. A l'époque, le binôme conjugal se spécialisait dans la lutte contre le cancer. Il avait lancé en 2017 des tests de vaccination permettant d'utiliser les défenses naturelles de l'organisme contre les tumeurs.

Tout cela, c'était avant. Jusque-là déficitaire (la normale pour une biotech), la modeste PME de 1.500 employés est aujourd'hui convoitée de toute part. Le gouvernement allemand a investi 375 millions d'euros pour les travaux sur le vaccin contre le COVID-19. En juillet dernier, le gouvernement américain avait déjà réservé 100 millions de doses de vaccin auprès de BioNtech/Pfizer pour 1,95 milliard de dollars, suivi peu après par l'Union européenne, qui veut 300 millions de doses le plus vite possible.

Au total, 500 millions de doses ont été pré-réservées et des options posées pour 700 millions de doses supplémentaires, a indiqué Helmut Jeggle, le président du conseil de surveillance de BioNTech récemment. La biotech et son imposant partenaire Pfizer devraient se partager les revenus estimés à 3,5 milliards de dollars en 2021.

Ugur Sahin, qui avait raconté il y a quelques mois avoir repéré ce nouveau virus avant qu'il ne devienne pandémique, a manifestement eu une riche idée en se mettant à travailler dès janvier dernier sur le Covid-19. Au printemps, dit-il, BioNTech avait déjà vingt candidats vaccin dans ses placards. C'est la formule BNT162b2, la plus prometteuse, qui a été choisie pour la suite. C'est elle qui affiche aujourd'hui - selon des données provisoires, attention -, un taux d'efficacité de 90 %.

« Cela montre que ce virus peut être contrôlé. En fin de compte, c'est vraiment une victoire de la science », s'est-il enthousiasmé lundi, avant de faire des plans sur la comète. « Nous devons trouver la manière de distribuer le vaccin le plus justement possible », dit-il.

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/covid-biontech-la-biotech-allemande-qui-releve-le-defi-du-vaccin-avec-pfizer-1263479

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