L'Autorité de Sûreté Nucléaire met en demeure EDF de prendre en compte les risques d'explosion externe pour sa centrale de Gravelines

Publié le par ASN et M.E.

Centrale nucléaire de Gravelines : l’ASN met en demeure EDF de se conformer aux dispositions applicables en matière de protection contre le risque d’explosion d’origine externe.

Centrale nucléaire de Gravelines avec ses 6 réacteurs- photo EDF

Le 4 juin 2020, l’ASN a mis EDF en demeure de se conformer aux dispositions règlementaires en matière de protection contre le risque d’explosion d’origine externe imposées par les décrets d’autorisation de création des réacteurs 1, 2, 3, 4 et 6 de la centrale nucléaire de Gravelines et par sa décision du 20 août 2015 relative à la maîtrise des risques liés au terminal méthanier de Dunkerque.

Le 11 février 2020, EDF a informé l’ASN de la détection d’un écart affectant les moteurs des tambours filtrants de la source froide des six réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines. En cas d’explosion à proximité de la centrale nucléaire, cet écart peut conduire à perdre les moyens de refroidissement à long terme du combustible des six réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines.

Cet écart constitue un manquement à des dispositions des décrets d’autorisation de création des réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines et de la décision n° 2015-DC-0518 de l’ASN du 20 août 2015. Du fait de l’environnement industriel autour de la centrale nucléaire de Gravelines, notamment de la présence du terminal méthanier de Dunkerque, ces textes disposent que la centrale nucléaire doit pouvoir faire face à une explosion d’origine externe de forte intensité.

EDF a modifié ses installations pour le réacteur 5 afin de traiter cet écart et s’est engagée à le faire avant le 31 octobre 2020 pour les cinq autres réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines. L’ASN a néanmoins décidé d’encadrer le délai de résorption de cet écart par une mise en demeure.

L’ASN contrôlera qu’EDF prend les mesures nécessaires pour se conformer à cette mise en demeure.

Téléchargez ici la Décision n° CODEP-DCN-2020-030395 de l’ASN du 4 juin 2020

Mon commentaire : Ce que dit l'ASN est ni plus, ni moins, ce que les associations ont toujours identifié et indiqué dans leurs contributions pour l'enquête publique qui a eu lieu pour le terminal méthanier.

Sûreté industrielle et maîtrise des risques pour les populations et l'environnement

Comme l'ont indiqué à juste titre déjà plusieurs associations, il ne parait pas raisonnable au mouvement CAP21 de permettre l'installation d'une nouvelle activité classée ICPE au niveau le plus élevé Seveso, dans une zone qui comporte déjà plus de 13 installations classées Seveso.

Au-delà des risques industriels intrinsèques (incendie, explosion, échappement de gaz,...) la conjonction de présence d'usines chimiques, d'une centrale nucléaire, certes de l'autre côté de la baie font craindre le scénario d'un embrasement généralisé ou d'un effet domino de succession d'explosions (l'accident de Feyzin avec la projection de réservoirs de gaz est encore dans la mémoire des pompiers et des populations)

Comme cela a été aussi identifié par d'autres associations, la proximité du terminal méthanier fait craindre une potentiel utilisation de celui-ci comme cible pour les terroristes avec des conséquences pouvant être dramatiques pour les autres sites industriels voisins (explosion, incendie, échappement gaz toxiques...)

Extrait d'un article publié le 21 novembre 2009 sur le site http://cap21npdc.over-blog.com/article-terminal-methanier-de-dunkerque-communique-cap21-39440516.html

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