Documentaire "Le génie des arbres" à regarder absolument !

Publié le par France 5 via M.E.

Les arbres sont les meilleurs alliés des hommes pour préserver la vie sur Terre. Même s'ils ont vécu sous tous les climats et dans les situations particulièrement hostiles, ils sont aussi très fragiles face à la rapidité du changement climatique. La science met en lumière dans ce film le rôle inestimable des arbres et révèle à travers l'échelle moléculaire et planétaire ses super-pouvoirs. Hypersensibles et ultra-connectés, les arbres sont en constante interaction avec leur environnement. Ils sont un modèle de résilience, d'équilibre énergétique et de gestion des ressources. Le documentaire a été réalisé par : Emmanuelle Nobécourt

RÉALISATEUR : Emmanuelle Nobécourt  AUTEUR : Caroline Hocquard  PRODUCTION / DIFFUSION : Hauteville Productions, France 5, Planète+     PARTICIPATIONS : CNC, Procirep, Angoa-Agicoa, INRAE.

Le commentaire ci-après du quotidien Le Monde : L’intelligence des arbres titille les chercheurs depuis quelques années, portée par la crise environnementale et relayée par l’engouement populaire, palpable depuis le succès de La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben (Les Arènes, 2017, plus d’un million d’exemplaires vendus en France). De nombreux documentaires s’en sont d’ailleurs fait l’écho depuis. Le Génie des arbres se veut un cran au-dessus, de par sa construction sur trois niveaux : pédagogique, biomimétique (qui s’inspire de la nature) et scientifique – le documentaire n’appartient pas à la case Science grand format pour rien. Il y parvient, malgré sa durée (quatre-vingt-quinze minutes), lorsqu’il nous permet de visiter les laboratoires les plus en pointe et de découvrir, parfois avec émerveillement, leurs dernières avancées. 

Bruno Moulia, agronome physicien, nous ouvre les portes de l’unité de recherche qu’il dirige sur la physique et physiologie intégratives de l’arbre en environnement fluctuant (PIAF), un des rares laboratoires dévolu à l’arbre au monde, et situé en Auvergne. Un titre aussi complexe que ses explications sont limpides, tant ce chercheur sait transmettre son émerveillement devant les facultés du règne végétal.

Il est vrai qu’elles sont nombreuses. Les arbres, capables de pousser sur les terres les plus hostiles, grandissent toute leur vie ; ils fabriquent un matériau unique, le bois ; ils transportent des quantités d’eau phénoménales – jusqu’à 3 000 litres par jour pour le séquoia géant de Californie – sans empiéter sur les besoins vitaux de leurs voisins.

Un système d’échange

Devant de telles prouesses, la tentation est forte… « Et si on [l’humain] s’en inspirait ? » C’est ce que l’on appelle le « biomimétisme », porté, entre autres, par Janine Benyus, qui a popularisé le terme dans un livre, Biomimétisme. Quand la nature inspire des innovations durables (Harmonia Mundi, 2011). Elle prône une société valorisant la mutualisation plutôt que le rapport de force. Pour convaincre, elle dégaine des arguments mercantiles. « Des arbres plantés près de votre maison font baisser votre facture de climatisation, et ce gratuitement. »

L’arbre est-il pour autant doté d’une conscience voire d’intelligence ? Même si ses racines sont capables de se frayer un chemin pour trouver leur nourriture dans un labyrinthe – lors du test du même nom –, les études réalisées par l’Italien Stefano Mancuso, inventeur du concept de neurobiologie végétale, sont controversées. 

Le débat est relancé depuis que les chercheurs ont mis au jour un système d’échange entre les racines et leur environnement beaucoup plus complexe qu’observé jusqu’alors. Au point de parler d’« Internet végétal », terme utilisé dans Le Murmure de la forêt (2019), documentaire de Freddie Röckenhaus et Petra Höfer.

Ces questionnements, passionnants, ne doivent pas masquer l’interrogation vitale : entre déforestation intensive, incendies et dérèglement climatique, les arbres vont-ils survivre à l’anthropocène ? A l’image, un dragonnier de 800 ans, aux Canaries, un pin ponderosa centenaire, et un mathusalem, le doyen planétaire (5 000 ans), pin Bristlecone de White Mountain, en Californie… Comme pour mieux rappeler l’urgence à préserver cette quasi-éternité.

 

Publié dans Nature, Forêts, Biodiversité, Eau

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