Santé : les Français ne bougent pas assez
Selon une étude publiée ce mardi par Santé publique France, 28 % des hommes et 40 % des femmes ont un mode de vie trop sédentaire et une activité physique trop limitée. L'âge et le niveau de diplôme sont des facteurs déterminants.
Alors que l'activité physique a été érigée « grande cause nationale » en 2024, année des Jeux olympiques et para-olympiques de Paris , le constat est peu reluisant. Selon une étude publiée ce mardi, qui rappelle les dangers de la sédentarité, les Français ne font toujours pas assez de sport. Un phénomène plus marqué chez les femmes, les plus âgés et les moins diplômés.
Ce sont deux faces d'une même médaille : le manque d'activité physique et la sédentarité sont deux facteurs de risque, distincts, de nombreuses maladies (cardiovasculaires, métaboliques, certains cancers…). Et il faut une certaine dose d'activité physique, en durée et en intensité, pour compenser les effets délétères d'une sédentarité élevée.
Or, moins des trois quarts des hommes (72,9 %) et un peu plus de la moitié des femmes (59,3 %) de 18 à 85 ans atteignaient en 2021, en métropole, les recommandations d'activité de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), indique l'étude diffusée par Santé publique France, nourrie d'une enquête périodique sur les connaissances, les attitudes et les habitudes de santé.
Sont recommandés, pour chaque semaine, au moins 150 à 300 minutes d'activité physique d'intensité modérée, ou au moins 75 à 150 minutes d'activité physique d'intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d'activité physique modérée ou soutenue.
Il est aussi préconisé de faire du renforcement musculaire au moins deux fois par semaine. Un deuxième objectif atteint par moins d'un tiers des hommes dans l'Hexagone (31,1 %) et moins d'un quart des femmes (20,2 %).
Côté sédentarité, plus d'un adulte sur cinq a déclaré passer plus de sept heures par jour assis et près de quatre sur dix (39 %) plus de trois heures quotidiennes devant un écran pour ses seuls loisirs, notent les chercheurs. Seul bon point : plus de neuf adultes sur dix ont dit se lever au moins toutes les deux heures en cas de position assise prolongée.
Globalement, 8,6 % des hommes et 9,9 % des femmes cumulaient une activité physique insuffisante et une sédentarité élevée. « Il est donc impératif d'inverser la tendance », exhortent les auteurs de l'étude.
La photographie globale masque des disparités sociodémographiques. Chez les hommes comme chez les femmes, l'âge pèse ainsi sur les niveaux d'activité physique et de sédentarité. Un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat est aussi associé, pour les unes et les autres, à une moindre atteinte des recommandations.
Pour les hommes, la situation professionnelle joue, avec par exemple moins d'activité physique en cas de chômage. Pour les femmes, c'est la vie en couple avec enfants qui réduit la probabilité d'atteindre les recommandations.
Pour lutter contre cette tendance, les auteurs du rapport évoquent plusieurs pistes. « Favoriser les modes de vie actifs dans les agglomérations, rendre l'environnement attractif et dynamique notamment pour les jeunes, créer des alternatives au travail sédentaire prolongé sont autant de moyens de lutter contre le manque d'activité physique et la sédentarité croissante », avancent-ils.
Pour la sédentarité, la recommandation française actuelle conseille de se lever pour marcher un peu toutes les deux heures, mais de récents travaux ont montré les bienfaits de ruptures de sédentarité plus fréquentes, notamment dès 20 minutes d'inactivité, pointe l'étude publiée par Santé publique France.
« Fractionner le temps sédentaire, remplacer une partie du temps assis par la station debout, par quelques pas ou quelques mouvements, ou intégrer des pauses actives dans toutes situations de sédentarité prolongée (travail, études) seront bénéfiques », détaillent les chercheurs.
Source : https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/sante-les-francais-ne-bougent-pas-assez-2100594