COVID-19 : variants, clusters liés à des concerts… Le virus risque-t-il de revenir cet été ?
Le virus continue de circuler dans le monde, notamment aux Etats-Unis, où le variant "FLiRT", très contagieux, est devenu la souche dominante.
Le COVID-19 n’est toujours pas derrière nous. L’épidémie continue à toucher du monde, en Amérique du Nord comme en Europe, même si les contaminations sont plus basses que ces dernières années. Selon un bulletin de Santé Publique France daté du jeudi 23 mai, les passages aux urgences pour suspicion de COVID-19 dans l’Hexagone "étaient en légère hausse pour la 5e semaine consécutive (+ 8 % tous âges) mais restaient à un niveau inférieur à ceux des années précédentes".
Dans un précédent bilan, daté du 14 mai, Santé publique France évoquait une recrudescence des cas "observée depuis plusieurs semaines", faisant état d’une augmentation des passages aux urgences pour suspicion de COVID-19, notamment chez les moins de 15 ans (+20 %) et les 15 ans et plus (+28 %). "L’augmentation est principalement marquée chez les 75 ans et plus (+46 %)", notait Santé publique France. En outre, comme le précise un journaliste du Parisien sur le réseau social X, "la circulation virale dans les eaux usées est en hausse pour la cinquième semaine consécutive à l’échelle nationale".
Un variant, baptisé "FLiRT", est surveillé de près par les scientifiques. Très contagieux, il circule aux Etats-Unis et en Europe et fait craindre une nouvelle vague de contaminations cet été. Le variant Omicron KP.2, un sous-lignage de JN.1 qui fait partie des variants "FLiRT", est devenu la souche dominante aux Etats-Unis, où il représentait début mai 28,2 % des contaminations, contre 3,8 % fin mars, selon le Centre pour le contrôle et la prévention des catastrophes sanitaires (CDC).
Pour autant, l’activité médicale liée au COVID-19 est pour l’instant faible à l’échelle nationale, a précisé le CDC vendredi 24 mai. Le nombre d’Américains qui meurent du COVID-19 est inférieur de moitié à ce qu’il était il y a un an, avec un bilan d’environ 2 000 morts en avril.
En Europe, le variant "FLiRt" se manifeste déjà dans 14 pays dont l’Espagne, notamment en Catalogne. Il est assez peu présent en France, à ce stade. En Asie et Océanie, Singapour, l’Australie et la Nouvelle-Zélande "connaissent une augmentation des taux d’infection en raison de ce variant", a indiqué sur X le Dr Eric Topol, vice-président exécutif du centre de recherche biomédicale américain Scripps Research.
Ce variant pourrait même se diffuser plus rapidement en France et en Europe ces prochaines semaines, notamment à la faveur des concerts de Taylor Swift, prévus tout cet été. Des dizaines voire des centaines de fans de la méga-star américaine ont raconté sur les réseaux sociaux être tombés malades après avoir assisté à l’un des shows de plus de trois heures de la chanteuse à Paris, du 9 au 12 mai.
Les quatre concerts à La Défense Arena, qui marquaient le début de sa tournée européenne "The Eras Tour", ont rassemblé 180 000 personnes, selon les chiffres communiqués par la salle à l’AFP.
Il sera toutefois difficile de quantifier précisément le nombre de contaminations au COVID-19. Aux Etats-Unis, l’administration Biden et le CDC ne parlent plus beaucoup de ce virus, indique le Washington Post, à l’exception des mises à jour sporadiques sur les données et le suivi des variants.
En avril dernier, les hôpitaux ont cessé de signaler les cas confirmés de COVID-19, mettant ainsi fin à la mesure la plus couramment citée pour mesurer le bilan du virus. Comme en France, le CDC suit toujours les niveaux de coronavirus détectés dans les eaux usées et divulgue le pourcentage de visites aux urgences avec un cas de COVID-19 diagnostiqué. "Nous avançons en quelque sorte à l’aveugle maintenant", constate auprès du quotidien américain Peter Hotez, doyen de l’Ecole nationale de médecine tropicale du Baylor College of Medicine.
Il n’est cependant pas dit que le COVID-19 gâche (trop) l’été dans les pays de l’hémisphère nord. Cité par le Time Magazine, le Dr Eric Topol, explique que "s’il est encore trop tôt pour le dire […] le KP.2 et ses proches provoqueront probablement une augmentation du nombre de cas, mais (mon) intuition est que ce ne sera pas une grande vague".