L'État lance son plan pour mieux gérer les vagues de chaleur
Des messages de prévention dans les transports, des alertes par SMS et des facteurs mobilisés auprès des publics fragiles, le ministre Christophe Béchu présente 15 mesures pour mieux faire face, dès cet été, aux vagues de chaleur.
« En moyenne sur les dix dernières années, on a eu dix jours de vagues de chaleur par an, c'était deux à la fin des années 1980 », rappelle Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. Tandis que l'année 2022 – « le record absolu » avec trente-trois jours à plus de 25 °C - a connu la vague de chaleur la plus précoce jamais enregistrée, dès le mois de juin.
Grâce aux modèles de prévision météorologique de Météo-France, les épisodes de forte chaleur sont annoncés une semaine avant leur survenue. Pour anticiper et s'adapter à ces épisodes qui s'intensifient « dans la totalité du pays », le ministre dévoile, ce jeudi 8 juin, le premier Plan national sur la gestion des vagues de chaleur, qui comprend quinze mesures.
Il complète le plan canicule santé de 2004, géré par le ministère de la Santé, qui avait mis en place des pièces rafraîchies pour les EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et des registres communaux pour que les personnes fragiles puissent être informées et secourues en cas de fortes chaleurs. Le nouveau plan du Gouvernement vise à harmoniser les pratiques, « cible les personnes vulnérables ainsi que les jeunes, le grand public, les travailleurs et les entreprises, les sportifs et les spectateurs d'événements culturels », souligne le ministre.
« Le premier sujet est la sensibilisation du grand public », indique Christophe Béchu. L'État prévoit une campagne de communication indiquant les travaux à réaliser et les comportements à adopter pour garder son logement frais avec les guides réalisés par l'Agence de la transition écologique (ADEME), ou les bons gestes pour prévenir les noyades pendant les périodes chaudes.
Des messages de prévention seront également diffusés en cas de fortes chaleurs dans les aéroports, les gares, les métros et sur les réseaux routiers (avec la SNCF, RATP, ADP, les sociétés concessionnaires), et par SMS par les opérateurs de téléphonie, via le dispositif FR-Alert.
Les jeunes du Service national universel (SNU) et les facteurs de La Poste pourront également être mobilisés pour aider les personnes fragiles à s'inscrire dans les registres communaux, afin « d'augmenter leur nombre », ajoute M. Béchu, car seules 5 % de ces personnes sont inscrites aujourd'hui.
Le gestionnaire du réseau électrique Enedis et le réseau de transport d'électricité RTE renforceront également, dès cet été, leurs moyens de surveillance et d'intervention « en déployant notamment des équipes d'urgence pendant les périodes de vagues de chaleur et de sécheresse afin d'éviter des coupures de courant ».
Un recensement par les préfets des îlots de fraîcheur et des fontaines installées dans les communes sera aussi effectué et communiqué à la population. « C'est déjà mis en place à Paris et les grandes villes de plus de 100 000 habitants », rappelle le ministre. Par ailleurs, la start-up d'État Plus fraîche ma ville, accompagnée par l'Ademe, a mis en ligne, sur son site, un outil pour accompagner les collectivités à choisir des solutions adaptées à la surchauffe urbaine.
Le Gouvernement s'occupe aussi des bâtiments scolaires et de l'organisation des salles d'examens (collèges et lycées) avec un contrôle des pièces et des locaux rafraîchis, et un contrôle annuel des équipements assurant le confort d'été (stores, VMC) dans toutes les écoles et crèches.
Les contrôles de l'inspection du travail seront également « intensifiés » dans les secteurs les plus vulnérables aux risques liés à la chaleur, « à la fois à des fins de diffusion de bonnes pratiques, mais aussi de sanctions en cas de non-respect des obligations déjà prévues en matière de distribution de boissons ou d'aménagement des horaires des travailleurs en extérieur » , ajoute le ministre.
Un guide sera aussi réalisé, destiné aux employeurs, sur les mesures et les travaux permettant d'améliorer le confort d'été dans les bureaux. Une mesure concerne en outre l'interdiction entre 13 heures et 18 heures du transport d'animaux vivants durant les épisodes caniculaires.
Enfin, à partir de mi-juin, un recensement des événements sportifs et culturels sera effectué dans chaque département. Les maires seront sollicités pour en faire parvenir la liste au préfet. Lorsqu'une vague de chaleur sera annoncée, les organisateurs seront convoqués en préfecture pour « adapter leur organisation ». Le préfet pourra, en fonction de la situation jugée à risque, décider d'annuler ou de reporter l'événement.
Ces 15 mesures s'inscrivent dans le cadre du Plan national d'adaptation au changement climatique, qui sera présenté à la fin de l'année.