"Sobriété" sur les publicités lumineuses : gares et aéroports vont aussi s'y mettre

Publié le par Challenges via M.E.

Les exploitants de gares, stations de métro et aéroports français se sont engagés lundi, sous l'égide de l'Etat, à éteindre d'ici à la fin de l'année les publicités lumineuses quand ces lieux sont fermés au public, afin de réduire cette source de consommation d'énergie.

La gare du Nord à Paris, le 23 mars 2023. AFP - LUDOVIC MARIN

Dans un effort d'économie d'énergie, un décret pris en octobre impose d'éteindre les dispositifs de publicités lumineuses la nuit entre 01 h 00 et 06 h 00. Mais les aéroports, gares, stations de métro, qui peuvent fonctionner hors de ces plages horaires, font exception.

Pour apporter leur pierre à l'édifice de la "sobriété énergétique" appelée de ses vœux par le gouvernement, les opérateurs de ces infrastructures (notamment SNCF et Aéroports de Paris) et les régies publicitaires (JCDecaux et Médiatransports) ont signé lundi matin une "charte d'engagement", en marge d'une réunion organisée par les ministère de la Transition énergétique et des Transports pour faire le point sur les efforts de sobriété du secteur.

Dans ce document, consulté par l'AFP, les signataires s'engagent à faire en sorte que les écrans numériques et affiches rétroéclairées puissent être "éteints ou à défaut mis en veille pendant les horaires de fermeture au public", d'ici au 1er janvier 2024.

"Évidemment, cela commence dès à présent, mais il faut équiper de nombreux écrans d'un dispositif de mise en veille ou d'extinction" qui souvent n'existe pas, a observé le ministre délégué aux Transports Clément Beaune. En bref, installer des interrupteurs.

Dans une annexe du document, la SNCF s'engage par exemple à réduire de 71% la consommation électrique de son parc de publicités lumineuses en 2031 par rapport à 2022, et à diminuer de 45% les émissions carbone liées à ces dispositifs sur la même période.

L'Agence nationale de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) relevait en 2020 que les 1 400 écrans publicitaires numériques parisiens présents dans le métro et les gares consommaient "autant d'électricité en un an que 21 écoles de 10 classes". Elle ajoutait que les émissions de gaz à effet de serre annuelles de ces 1.400 écrans représentaient "autant que les émissions dues à l'utilisation du métro parisien par 20 millions de passagers".

Des militants écologiques ont multiplié les actions ces derniers mois pour éteindre ou recouvrir des écrans publicitaires, lumineuses, dont des pétitions demandent l'interdiction. La députée Delphine Batho (Génération écologie) a déposé à l'Assemblée nationale un projet de loi interdisant toute forme de publicité numérique et lumineuse dans l'espace public.

"Nous faisons le pari de l'incitation et de la confiance, plutôt que celui de la coercition", a relevé la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

Satisfaite de l'"acte I" du plan de sobriété lancé l'an dernier, elle appelle à continuer et amplifier les efforts entrepris. Elle dit préparer des mesures pour cet été, et notamment faire appliquer la loi qui prévoit que l'on n'utilise pas la climatisation s'il fait moins de 26°C. "C'est un enjeu de culture", a-t-elle souligné.

Mme Pannier-Runacher veut que "chacun soit acteur de la baisse de la consommation d'énergie". Le gouvernement entend inciter les Français à rouler à 110 km/h et compte se lancer dans le chantier de l'électrification des poids lourds, selon les deux ministres.

Source : https://www.challenges.fr/economie/sobriete-sur-les-publicites-lumineuses-gares-et-aeroports-vont-aussi-s-y-mettre_850227

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