Damien Carême poursuit l’État français devant la Cour européenne pour son inaction climatique

Publié le par La Voix du Nord via M.E.

Aux termes de l’accord de Paris, la France devait prendre des mesures permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’ex-maire de Grande-Synthe suit cela de très près  : les mesures se font attendre, les risques de submersion augmentent  : le voilà, à titre personnel, devant la CEDH.

Damien Carême devant la CEDH, avec son avocate, Me Corinne Lepage.

Quel combat, tout de même  ! En 2019, alors encore maire de Grande-Synthe, Damien Carême s’en était pris à l’inaction climatique de l’État, au regard, notamment, des risques de submersion encourus par sa commune du fait des émissions de gaz à effet de serre. Déjà loin des canons évoqués aux termes de l’accord de Paris, la France ne parvenait pas à freiner la courbe de ces émissions - on courait alors à la catastrophe.

On y court toujours. Et Damien Carême ne cesse d’alerter, au nom de sa commune d’abord, et maintenant en son nom propre. Puisque le Conseil d’État a enjoint le gouvernement à « prendre les mesures permettant de réduire la courbe d’émission de gaz à effet de serre » (ces mesures ne sont toujours pas prises), le voilà ce mercredi devant la Cour européenne des Droits de l’homme, à titre individuel.

Il s’agissait donc de parler de lui, de son propre risque en la matière, histoire évidemment d’entraîner un sursaut. Après que le représentant de l’État ait demandé à la cour de rejeter cette requête - parce que la France a déjà été condamnée, que la CEDH n’a pas vocation à se substituer aux juridictions internes, selon lui -

Me Corinne Lepage a livré une solide plaidoirie au fil de laquelle on apprend que Damien Carême souffre d’asthme et, surtout, que le risque de submersion de sa commune se situe, « dans tous les cas de figure étudiés », à 2030. « Un certain nombre d’autres personnes se trouvent dans la même situation », précise l’ex-ministre de l’Environnement. Nous voilà au coeur du sujet.

Elle réclame alors l’application de la jurisprudence européenne d’« obligation d’agir » des États, appliquée à l’urgence climatique. La Cour a mis sa décision en délibéré. Mine de rien, elle pourrait être historique.

Source : https://www.lavoixdunord.fr/1309536/article/2023-03-29/damien-careme-poursuit-l-etat-francais-devant-la-cour-europeenne-pour-son

Publié dans Climat, Gouvernance

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