Records de température, déficit de pluie, nappes phréatiques à sec : La sécheresse hivernale résumée en une infographie

Publié le par Novethic via M.E.

La sécheresse n’est plus réservée qu’aux seules périodes estivales. Après une année 2022 inédite sur le plan de la météo, les premiers mois de l’année semblent suivre la même tendance. Records de température, déficit de pluie, nappes phréatiques à sec : voici les principaux éléments à retenir sur cette sécheresse hivernale qui frappe la France.

Le lac Fourcade, à moitié asséché, près de Saint-Nexans, dans l'ouest de la France, le 14 février 2023. PHILIPPE LOPEZ / AFP

"Compte tenu de cette situation exceptionnelle en période hivernale, le préfet des Bouches-du-Rhône appelle l’ensemble des usagers (particuliers, collectivités, industriels, commerçants, artisans, exploitants agricoles…) à avoir un usage économe de l’eau". Voici le message qu’ont reçu, jeudi 9 février, les habitants des Bouches-du-Rhône, département du sud de la France, placé en vigilance sécheresse en plein hiver. Le répit aura été de courtes durées, la précédente vigilance sécheresse ayant seulement été levée à la mi-décembre. 17 communes ont même été directement placées en alerte sécheresse, un niveau plus élevé de restrictions.

Le département des Bouches-du-Rhône, mais aussi celui de l’Hérault et celui des Pyrénées-Orientales, tous situés dans le Sud-Est, ont également été le théâtre d’incendies début février, favorisés par une sécheresse exceptionnelle et des vents violents. Plus de 500 sapeurs-pompiers ont été mobilisés et plus 40 départs de feux signalés.

Après une année 2022 inédite sur le plan de la sécheresse, des incendies, des canicules et des déficits de pluie, 2023 ne permet pour l’instant pas de redresser la barre. Il n'y a qu'à se remémorer le 1er janvier 2023, qui, avec une moyenne sur la France de 13,3°C, a ainsi été la journée la plus douce enregistrée en janvier depuis 1947.

Il faudrait des pluies abondantes jusqu’au printemps 

Et janvier est également le 12ème mois consécutif à se situer au-dessus des normales de saison, avec une hausse de 0,9°C. Février, sauf énorme surprise, devrait poursuivre la série. Les experts multiplient les alertes, notamment sur les réseaux sociaux. "Après déjà plus de 15 jours anticycloniques et pratiquement secs, on ne voit pas la fin des hautes pressions", tweete François Jobard, météorologue au sein de Météo France. Son collègue Serge Zaka prévoit quant à lui que "sauf surprise, il n'y aura pas de vague de froid cet hiver" et rappelle que "depuis 2012, il y a eu deux vagues de froid contre 16 canicules".

En plus de la douceur, la France en est aussi à sa quatrième semaine sans "véritable épisode pluvieux généralisé". L’hiver est pourtant la période de l’année pendant laquelle les sols sont généralement les plus humides et se rechargent.

La réaction est immédiate : les sols agricoles superficiels, entre 0 et 40 cm de profondeur, s'assèchent déjà, plus particulièrement dans le centre du pays. Au niveau des nappes phréatiques, plus en profondeur, le BRGM précise dans son état des lieux du 13 janvier dernier que "la recharge des nappes phréatiques reste peu intense". Plus des trois-quarts des nappes demeurent sous les normales mensuelles et les niveaux sont nettement inférieurs à ceux de décembre 2021.

"Les pluies infiltrées durant l’automne sont très insuffisantes pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022 et améliorer durablement l’état des nappes", indique encore le BRGM. "Des pluies abondantes et perdurant jusqu’au printemps pourraient permettre de retrouver des niveaux satisfaisants", ajoute-t-il, mais, dans le couloir Rhône-Saône, "la reconstitution des réserves en eau souterraine d’ici le printemps est difficilement envisageable, sauf pluviométrie très excédentaire sur les prochains mois".

La réutilisation des eaux usées au programme

Pour rappel, en 2022, la quasi-totalité des départements a été touchée par des mesures de restriction et 700 communes ont connu des difficultés d’approvisionnement en eau potable. Afin de ne pas revivre la même situation cette année, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a détaillé, dans une interview au Parisien, une première liste de mesures. Le gouvernement se fixe notamment comme objectif de "diminuer d’un peu plus de 10 % le volume d’eau prélevée dans nos sous-sols d’ici la fin du quinquennat. Soit une baisse de 4 milliards de mètres cube sur un total de 33 captés chaque année", annonce Christophe Béchu.

Le ministre annonce également la création "d’un Ecowatt de l’eau" sur le modèle de ce qui fait déjà pour prévenir les pénuries d'électricité en indiquant l’état des tensions dans le secteur où on se trouve.

Autre sujet majeur, la réutilisation des eaux usées. "Seul 1 % des eaux usées sont réutilisées en France. En Italie, c’est 10 fois plus, en Espagne, 20 fois plus et en Israël 100 fois plus", liste-t-il. "Aujourd’hui, un particulier ne peut pas alimenter ses toilettes avec de l’eau de pluie, il faut de l’eau potable. La règlementation pourrait évoluer sur ce point", suggère le ministre.

Pour conclure, Christophe Béchu souligne que les Français devront s’adapter face aux "conséquences du réchauffement climatique".  Et d’ajouter qu’il y aura "un avant et un après été 2022". 

Source : https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/records-de-temperature-deficit-de-pluie-nappes-phreatiques-a-sec-la-secheresse-hivernale-resumee-en-une-infographie-151350.html

Publié dans Climat, Eau, Sols

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