Renouvelables : l'éolien et le photovoltaïque décrochent de leurs objectifs
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Alors que le Parlement est en passe d'adopter définitivement le projet de loi visant à accélérer le déploiement des énergies renouvelables, l'Observatoire des ENR électriques rappelle le retard pris par les principales filières.
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En 2022, plus de 4,4 gigawatts (GW) d'énergies renouvelables électriques ont été raccordés au réseau, indique le baromètre des ENR électriques, présenté par Observ'er et l'Ademe, le 24 janvier. Au total, le parc renouvelable électrique représente 66,2 GW. Il a produit, en 2021, près de 120 térawattheures (TWh), soit 25 % de la consommation d'électricité française.
Malgré tout, le rythme d'installation décroche par rapport aux objectifs fixés dans la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Selon les estimations d'Observ'er, l'objectif pour 2028 pourrait être manqué de 4 à 6 GW pour l'éolien terrestre et de 3 à 7 GW pour le photovoltaïque.
Le Gouvernement a justement présenté un projet de loi visant à accélérer le déploiement des énergies renouvelables, en simplifiant les procédures et en levant certains freins. Mais après son examen par le Parlement, le texte amendé pourrait être moins facilitateur que prévu, redoutent les différentes filières.
Fin septembre 2022, 19 953 mégawatts (MW) d'éolien terrestre étaient raccordés, alors que l'objectif fixé par la PPE pour 2023 est de 24,1 GW. « Après une année 2021 très moyenne en termes de capacités supplémentaires raccordées (1 188 MW), la filière abordait 2022 avec la pression de voir ses chances d'atteindre son objectif à 2023 s'amenuiser encore davantage », indique Observ'er. Avec 944 MW raccordés en neuf mois, la filière ne parviendra pas à combler l'écart. « Deux gigawatts d'éolien terrestre manquent à l'appel pour que la filière puisse être en accord avec sa feuille de route », souligne l'observatoire.
Et pourtant, ce ne sont pas les projets qui manquent : 2,7 GW patientent pour leur raccordement (avec une convention de raccordement signée) et 11 GW sont dans la file d'attente. Un embouteillage lié aux procédures administratives, aux sous-effectifs des services qui instruisent les dossiers ainsi qu'aux recours devant les tribunaux d'opposants aux projets. Reste à savoir si le projet de loi d'accélération des énergies renouvelables, en passe d'être définitivement adopté par le Parlement, permettra de lever certains de ces freins.
Le photovoltaïque a, quant à lui, ralenti en 2022, après une année 2021 record (+ 3 GW raccordés). Seulement 1,7 GW de projets ont été raccordés au cours des neuf premiers mois de l'année. Ce qui porte le parc solaire à près de 16 GW, pour un objectif 2023 fixé à 20,1 GW et entre 35,1 et 44 GW en 2028. « La prolongation du rythme actuel placerait le parc national aux alentours de 19 GW à fin 2022, et seul un marché annuel de 3,5 GW au cours des cinq années suivantes pourrait permettre le respect de la fourchette basse des objectifs à fin 2028 », souligne l'observatoire.
Le ralentissement touche en particulier les installations d'un mégawatt et plus. Il serait lié à une augmentation des prix des équipements, due à la conjoncture économique mondiale. En revanche, le segment des installations chez les particuliers reste très dynamique, ainsi que celui des grandes toitures.
« L'autoconsommation a enfin décollé. Alors que l'on dénombrait 180 000 installations fin juin, il y en a près de 200 000 aujourd'hui. C'est un essor fulgurant en peu de temps, qui a permis de franchir un gigawatt en autoconsommation individuelle », se félicite Vincent Jacques Le Seigneur, président d'Observ'er.