Après l’été extrême, les Français prêts à adapter leurs comportements face au dérèglement climatique
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Un sondage YouGov pour Le Huffington Post révèle que près de 9 Français sur 10 font le lien entre les événements extrêmes et le réchauffement climatique.
Cela ne fait plus l’ombre d’un doute. Pour une écrasante majorité de Français, les épisodes extrêmes déplorés cet été sont bien liés au réchauffement climatique. Précisément, 87 % des personnes interrogées par YouGov pour Le HuffPost l’affirment sans détour.
Un unanimisme frappant, qui s’observe à différents niveaux. L’âge, d’abord. Aucun phénomène générationnel n’est à observer. Chaque tranche d’âge affiche un score supérieur à 85 %. Même impression sur la proximité partisane.
Certes, les électeurs de la NUPES et ceux de Renaissance sont les plus nombreux à faire le lien (91 %), ceux de LR et du RN, deux partis qui ont tendance à reléguer la question climatique au profit d’autres thématiques, sont très nombreux à faire ce constat : 80 % chez Les Républicains, et 84 % au Rassemblement national.
Un résultat qui montre que le constat est largement partagé dans l’ensemble du spectre politique. Enseignement intéressant, les soutiens de l’actuelle majorité sont les plus nombreux à se dire prêts à adapter leur comportement face au réchauffement climatique.
Ce qui peut être interprété comme une adhésion au message gouvernemental, invitant les Français à faire attention à leur consommation d’énergie. À l’inverse, cette affirmation d’adaptation est moins présente (bien que largement majoritaire) chez les électeurs du RN et de LR, comme le montre le graphique ci-dessous.
Dans le détail, 81% des sondés se disent prêts à réduire leur consommation d’eau et 72% à adopter des mesures de sobriété énergétique.
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Autre donnée notable, la part des sondés indiquant avoir ressenti de l’éco-anxiété à l’aune de cet été catastrophe. Si une majorité de Français (54 %) n’avait jamais entendu parler de ce concept, ceux qui le connaissent sont 68 % à l’avoir ressenti cet été.
Encore plus intéressant, 60 % des sondés qui ont découvert cette notion à l’occasion de ce questionnaire affirment également l’avoir ressenti ces dernières semaines. Un score qui s’élève à 72 % chez les 18-34 ans, 58 % chez les 35-54 ans et 55 % chez les plus de 55 ans.
Des résultats qui montrent que ce sentiment touche toutes les tranches d’âge, et ne concerne pas uniquement les jeunes dits de « la génération climat ».
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En résumé, les Français sont à la fois conscients des changements qui s’opèrent en raison du changement climatique, prêts à faire des efforts et nombreux à ressentir une forme d’anxiété quant à l’avenir de l’habitabilité de planète dans les années qui viennent.
Des enjeux face auxquels le gouvernement affiche un sérieux déficit de crédibilité, dans un contexte où le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, n’a pas vraiment imprimé. En effet, près de 6 Français sur 10 (59 %) estiment que le gouvernement « n’a pas été capable » de gérer les événements climatiques extrêmes de cet été.
Un camouflet pour un président de la République qui parlait « planification écologique » durant l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, et jurait de faire de la question environnementale la matrice de son second quinquennat.
Charge à l’exécutif — qui assure avoir « tiré les leçons » de cet été — d’inverser la tendance et de répondre à ces inquiétudes, autrement qu’en décrétant « la fin de l’abondance ».
Enquête réalisée en ligne du 23 au 24 août sur 1 029 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. En partenariat avec YouGov.