Sécheresse : le gouvernement ajuste les dispositions concernant l'agriculture
« Le mois d'avril accuse un déficit important en pluviométrie : - 25 % par rapport aux normes de référence, a pointé le ministère de la Transition écologique, lors d'un "brief" presse sur la situation de la sécheresse, lundi 9 mai. En conséquence, les sols sont excessivement secs, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Grand Est, Lozère, Cantal et Nord-Pas-de-Calais. » La situation serait semblable à celle de l'année 2019. Les prévisions saisonnières de Météo-France montrent que les tendances favorisent un scénario plus sec et plus chaud que la normale. Et 15 départements sont déjà concernés par des mesures de restrictions d'eau (stade d'alerte, d'alerte renforcée ou de crise).
Dans ce contexte, le gouvernement a organisé des réunions avec les ministères de l'Agriculture, de la Transition écologique et les directeurs des agences de l'eau, d'une part, et les organisations professionnelles agricoles, d'autre part. Selon le ministère de l'Agriculture, les rendements des cultures d'hiver (blé ou orge) pourraient être diminués. « Nous n'avons pas de possibilité d'anticiper la proportion de baisse, indique le ministère de l'Agriculture. Les cultures de printemps – maïs, betterave – sont, quant à elles, dépendantes des précipitations des semaines qui viennent. » La pousse d'herbe pourrait également être ralentie.
Pour essayer d'anticiper ces conséquences, plusieurs annonces ont déjà été faites, comme l'enveloppe de 100 millions d'euros débloquée pour les agences de l'eau afin « optimiser l'accès à la ressource ». Le gouvernement compte également sur les mesures annoncées lors du Varenne agricole de l'eau. À la suite des réunions de lundi, il a acté l'ajout de 20 millions supplémentaires au guichet ouvert dans ce cadre, pour aider à la sobriété des consommations agricoles. Le gouvernement vise à optimiser les conventions passées avec les agriculteurs concernant la mise à disposition de surface en herbe d'établissements publics fonciers, d'aéroports, des réseaux ferroviaires ou camps militaires. Il souhaite également faire évoluer la gouvernance sur ces questions. « Nous allons établir un plan d'action qui listera l'ensemble des initiatives, dans l'objectif de les structurer et permettre un suivi régulier », a détaillé le ministère de l'Agriculture.
Par ailleurs, comme l'année dernière, une carte des territoires avec risques de sécheresse sera établie et présentée lors du prochain Comité d'anticipation et de suivi hydrologique (Cash), prévu la semaine prochaine.
A lire aussi : Sécheresse : les mesures pour économiser l’eau
La recharge des nappes d’eau souterraine durant l’hiver a été courte et relativement modeste, faisant craindre, dès mars, un épisode de sécheresse dans plusieurs départements français. Aujourd’hui, 15 départements ont déjà mis en place des mesures de restrictions pour l’eau.
Le changement climatique modifie déjà le cycle de l’eau. Les épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents et débutent plus tôt dans l’année.
Cette année, dès mars, Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, avait réuni le Comité d'anticipation et de suivi hydrologique (CASH) pour faire le point sur la situation hydrologique et anticiper le risque de sécheresse en France métropolitaine cet été.
Pour faire face aux périodes d'insuffisance de la ressource en eau, les préfets peuvent prendre des mesures exceptionnelles, graduelles et temporaires de limitation ou de suspension des usages de l’eau non prioritaires pour les particuliers et les professionnels, selon 4 niveaux de gravité (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise).
L’ensemble de ces arrêtés est disponible sur le site Propluvia.
En période de sécheresse, soumis ou non à des mesures de restrictions, chacun d'entre nous peut agir en adoptant les bons réflexes.
Particuliers ?
- J’évite de laisser couler l’eau ;
- Je limite les arrosages de mon jardin ;
- J’utilise mes appareils de lavage à plein ;
- J’installe des équipements économes en eau.
Collectivités ?
- Je réduis les fuites dans les réseaux de distribution d’eau potable ;
- J’ai une connaissance détaillée des volumes d'eau consommés ;
- Je distribue des kits hydro-économes dans les foyers ;
- J’optimise l’arrosage des espaces verts et du nettoyage des voieries.
Industriels ?
- Je recycle certaines eaux de nettoyage ;
- Je mets en place des circuits fermés ;
- Je modifie certains modes opératoires et process pour économiser l’eau.
Agriculteurs ?
- Je mets en place des tours d’eau pour l’irrigation ;
- J’utilise un matériel d’irrigation hydro-économe ;
- J'opte pour des cultures qui exigent moins d'eau.
L’eau est une ressource rare, alors économisons-la.