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La neutralité carbone, objectif ambitieux d’ ArcelorMittal
Publié le
par La Voix du Nord via M.E.
D’ici à 2030, ArcelorMittal, plus gros émetteur de CO 2 dans le monde, vise une réduction de ses émissions de 40 %, et la neutralité carbone d’ici à 2050. Par Olivier Dufourg
ArcelorMittal, nº 1 mondial de la sidérurgie. Ses aciers sont destinés à l’automobile, au BTP, à l’électroménager, à l’agroalimentaire (cannettes de boisson), etc. Bref, des produits utilisés dans la vie de tous les jours, mais qui nécessitent un process industriel très polluant. Soit 1,8 tonne de CO 2 produite pour 1 tonne d’acier fabriquée. « Cela est déjà performant sur le marché de la sidérurgie », estime toutefois l’industriel.
En profondeur
Plus grand site de production d’acier du groupe en Europe, ArcelorMittal Dunkerque, qui produit 6,8 millions de tonnes d’acier par an, a lancé un vaste programme de décarbonation de son process. « Il s’agit d’un investissement d’1,7 milliard d’euros, qui concerne aussi l’usine de Fos-sur-Mer. Il devrait permettre de transformer en profondeur la production d’acier en France », résume Thierry Flament, directeur d’ArcelorMittal Dunkerque. Objectif : atteindre, d’ici à 2030, une réduction de près de 40 % des émissions de CO 2 , soit 7,8 millions de tonnes par an.
De quelle manière ? Parmi d’autres projets, Fos-sur-Mer va être équipé d’un four électrique de nouvelle génération pour produire de l’acier à partir d’acier recyclé, à faible empreinte carbone. « Et à Dunkerque, nous allons construire de nouvelles unités dites de réduction directe (« DRI » en anglais) , d’une capacité de 2,5 millions de tonnes, pour transformer le minerai de fer avec de l’hydrogène, sans recourir au charbon. »
Demain, ces « DRI », couplés à une technologie très innovante de four électrique, viendront remplacer les hauts-fourneaux, principales sources d’émissions de CO 2 . « Nous allons révolutionner notre manière de faire de l’acier », résume Mathieu Jehl, directeur général d’ArcelorMittal France.
Ces nouveaux équipements, qui seront opérationnels dès 2027, viendront remplacer trois des cinq hauts-fourneaux actuellement en service en France : deux sur trois à Dunkerque, un sur deux à Fos-sur-Mer. « La décarbonation de ces deux sites contribuera au maintien et au développement de l’industrie de l’acier en France », souligne Mathieu Jehl. Puis, progressivement, d’ici à 2050, une deuxième phase, basée sur les avancées de la recherche et de l’innovation, devrait permettre de lancer de nouvelles technologies et d’achever la décarbonation d’ArcelorMittal.
Recyclage et captation
Dans l’immédiat, outre les « DRI », deux autres pistes ont déjà été identifiées pour atteindre la neutralité carbone. D’un côté, l’augmentation du recyclage d’acier (à terme, un kilo d’acier produit par ArcelorMittal en France contiendra jusqu’à 25 % d’acier recyclé) ; de l’autre, la captation et la réutilisation du CO 2 résiduel. Reste à définir pour quel usage.
Vu comme ça, 2050 est-elle une échéance raisonnable pour envisager une décarbonation complète des usines du géant de l’acier ? Le chantier est lancé. Il est énorme. À suivre…