Eolien offshore : en mer du Nord, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark et les Pays-Bas annoncent vouloir « multiplier par quatre » leur capacité totale d’ici à 2030
Les quatre pays veulent faire de cet espace maritime la « centrale électrique verte de l’Europe » pour se passer des hydrocarbures russes.
L’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique ont annoncé mercredi 19 mai vouloir installer pour près de 150 gigawatts d’éoliennes en mer du Nord d’ici à 2050, pour en faire la « centrale électrique verte de l’Europe » et se passer des hydrocarbures russes.
« Nous voulons multiplier par quatre notre capacité totale dans l’éolien en mer d’ici à 2030 et par dix d’ici à 2050 », a déclaré la première ministre danoise, Mette Frederiksen, aux côtés du chancelier allemand, Olaf Scholz, et des premiers ministres néerlandais et belge, Mark Rutte et Alexander De Croo, ainsi que de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « Fixer la vision n’est pas suffisant, nous en ferons une réalité », a promis Mme Frederiksen lors d’une conférence de presse à Esbjerg, un port de la mer du Nord dans l’ouest du Danemark. Un objectif intermédiaire de 65 gigawatts a, lui, été fixé pour 2030, selon la déclaration.
Une puissance de 150 gigawatts dans l’éolien marin permet de fournir l’électricité nécessaire à 230 millions de foyers, selon les quatre pays signataires. Avec les éoliennes offshore les plus puissantes actuellement sur le marché, une puissance de 150 gigawatts correspond à environ 15 000 à 20 000 turbines.
A eux seuls, les quatre pays représenteraient la moitié de l’objectif que s’est fixé l’UE pour l’éolien en mer d’ici à 2050.
L’annonce survient conjointement avec un plan de 210 milliards d’euros présenté par la Commission européenne, qui prévoit une accélération des énergies renouvelables et des économies d’énergie pour s’affranchir « le plus vite possible » des importations de gaz russe, en réaction à la guerre en Ukraine.
Les Européens ont déjà annoncé la fin des importations de charbon russe à partir d’août et un embargo sur le pétrole pour la fin de l’année est en cours de discussion parmi les Etats membres. La Commission avait affirmé en mars vouloir réduire des deux tiers ses achats de gaz russe dès cette année et en totalité avant 2030.
La Commission a proposé mercredi de rehausser son objectif de part des renouvelables dans le mix énergétique à l’horizon 2030, qui passerait de 40 % à 45 %. Sur le plan climatique, l’UE vise une baisse des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 et la neutralité carbone en 2050.