Rapport du GIEC : 6 chiffres alarmants sur les conséquences du réchauffement climatique

Publié le par Les Echos via M.E.

Le GIEC a rendu public le deuxième volume de son sixième rapport d'évaluation sur le climat. Le groupe d'experts y aborde les conséquences déjà observables du changement climatique, qui perturbe largement la vie sur Terre. Et à l'avenir, l'humanité doit s'attendre à des dégâts parfois irréversibles.

Le GIEC prévoit qu'un milliard de personnes vivront dans des zones côtières à risque d'ici 2050. (Carl Recine/REUTERS)

Le deuxième volume du sixième rapport du GIEC dresse un constat sans équivoque . Le changement climatique induit par l'Homme perturbe « dangereusement » et « largement » la nature, et affecte déjà la vie de milliards de personnes. L'avenir de la Terre s'annonce d'autant plus sombre qu'un dépassement, même temporaire, de 1,5 °C de réchauffement du globe aurait des conséquences parfois « irréversibles ».

Les sécheresses, inondations et canicules dépassent déjà le seuil de tolérance des plantes et animaux et exposent des millions de personnes à un manque d'eau et de nourriture. Les experts, qui étudient les conséquences du changement climatique selon plusieurs scénarios de réchauffement, alertent sur des dangers climatiques de plus en plus nombreux. Et rien ni personne ne sera épargné.

18 %

Les conditions climatiques dépassent le seuil de tolérance de certaines espèces, provoquant parfois leur disparition locale. Le rapport du GIEC indique que dans le cas d'un réchauffement de 2 °C d'ici 2100, jusqu'à 18 % des espèces terrestres auront un risque élevé d'extinction. Si la Terre se réchauffe de 4 °C, une espèce sur deux actuellement connue des scientifiques sera menacée.

Dans un scénario d'émissions très élevées, la mortalité massive et l'extinction d'espèces vont altérer de manière irréversible des zones d'importance mondiale comme les forêts tropicales ou les récifs coralliens. Le changement climatique pousse également les animaux vers des latitudes plus élevées et des eaux plus profondes. Les plantes et animaux marins se sont ainsi déplacés vers les pôles à une vitesse de 59 km par décennie.

3,3 à 3,6 milliards

La vulnérabilité des écosystèmes et des humains au changement climatique varie selon les régions du monde, et parfois à l'intérieur même de ces régions, pour des raisons socio-économiques, historiques ou encore de gouvernance. Mais déjà 3,3 à 3,6 milliards de personnes, soit près de la moitié de l'humanité, vivent dans des « contextes hautement vulnérables au changement climatique », écrivent les experts dans leur « résumé aux décideurs ».

Pour faire face aux risques du changement climatique, le rapport souligne la nécessité pour l'humanité de s'adapter - en plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Si la sensibilisation et l'évaluation de ces risques ont globalement progressé, l'action des villes et des gouvernements reste insuffisante, prévient le GIEC.

8 %

Le réchauffement de la planète et la modification du climat qui en résultent affectent durablement la géographie et l'abondance des cultures et des élevages. Cela aura pour conséquence de rendre certaines zones hostiles à l'agriculture . Ainsi, même dans un scénario où la Terre se réchauffe de 1,6 °C d'ici 2100, 8 % des terres actuellement cultivables seront inadaptées à la culture d'ici la fin du siècle.

Les océans ne sont pas épargnés. Ils sont déjà touchés par un déclin du potentiel de pêche. La mer du Nord et la mer Celtique sont plus affectées que la moyenne à cause du réchauffement des océans mais aussi de la surpêche.

8 à 80 millions

La baisse de rendement des cultures et de la pêche aura des conséquences sur la sécurité alimentaire. 8 à 80 millions de personnes souffriront ainsi de la faim d'ici 2050, selon les mesures prises par les décideurs et l'évolution du climat. Les populations les plus affectées seront celles vivant en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique centrale.

L'eau viendra aussi à manquer . 800 millions à 3 milliards de personnes pourraient souffrir de pénuries d'eau chroniques en raison de sécheresses en cas de réchauffement de 2 °C. Si la hausse de la température moyenne à la surface du globe atteint 4 °C, jusqu'à 4 milliards de personnes pourraient être touchées. La moitié de la population mondiale souffre déjà d'une pénurie d'eau ponctuelle au cours de l'année.

X 4

Feux de forêt, inondations, canicules… Les événements météorologiques extrêmes se multiplient déjà et vont s'intensifier dans les prochaines années. Les experts du GIEC prévoient ainsi qu'un enfant âgé de 10 ans ou moins en 2020 subira près de quatre fois plus d'événements extrêmes en 2100 si la Terre se réchauffe de moins de 1,5 °C. Ce sera cinq fois plus sous les 3 °C de réchauffement.

Par ailleurs, la part de la population exposée au risque de stress de chaleur mortelle est actuellement de 30 %. Elle passera à 48 à 76 % d'ici 2100 en fonction des différents scénarios, prédit le GIEC.

1 milliard

Alors que la hausse du niveau de la mer renforce l'impact des tempêtes et des submersions marines, un milliard de personnes pourraient vivre d'ici à 2050 dans des zones côtières à risque . Beaucoup devront déménager vers des altitudes plus hautes, ce qui pourra augmenter la compétition pour ces terrains à l'abri des dangers de la montée des eaux . Les villes d'Asie de l'Est seront les plus touchées.

Si la construction de digues peut protéger la population à court terme, ces installations peuvent détruire l'écosystème des côtes et inciter les habitants à emménager dans une zone où ils se sentent en sécurité. D'où l'importance, souligne le GIEC, d'évaluer et de mesurer régulièrement ces mesures d'adaptation.

Source : https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/rapport-du-giec-6-chiffres-alarmants-sur-les-consequences-du-rechauffement-climatique-1390202

Publié dans Climat, Risques majeurs

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