Protoxyde d’azote : les équipes soignantes du CHU sonnent l’alerte

Publié le par La Voix du Nord via M.E.

Chaque semaine, trois à quatre patients arrivent au CHU de Lille dans un état grave à la suite d’une prise de protoxyde d’azote. Devant l’ampleur du problème, un collectif de médecins évalue les modalités d’une meilleure prise en charge. 

« Nous planchons via un collectif regroupant neurologues, addictologues, cardiologues, biologistes… sur les complications cliniques liées à la prise de protoxyde d’azote. Nous constatons que le nombre des intoxications est à la hausse. Chacun dans notre spécialité, nous souhaitons assurer une meilleure prise en charge des patients touchés », lâche le Dr Guillaume Grzych, chercheur et médecin biologiste.

Des bombonnes que l’on retrouve  sur le marché sont parfois équivalentes à 500 petites capsules. 
Devant l’ampleur du phénomène dont la dangerosité n’échappe plus à personne, le groupe de discussion des débuts s’est mué en une véritable force de proposition. « Chaque semaine, on note trois à quatre hospitalisations au CHU de Lille à la suite de la consommation de cette drogue inhalée par des ballons, très populaire chez les jeunes en particulier dans notre région Hauts-de-France », signalent les services hospitaliers.
Un chiffre confirmé par le Dr Grzych qui y voit « la partie cachée de l’iceberg. On sous-estime les conséquences et les complications liées à la prise de protoxyde d’azote. Des bombonnes que l’on retrouve sur le marché sont parfois équivalentes à 500 petites capsules. Certaines sont même affublées de signes vegan ou hallal… »
Et de renvoyer à une autre réalité, celle de « signes neurologiques comme des troubles de l’équilibre sévères mais également des accidents thrombotiques ou autres complications cliniques significatives… » L’approche sérieuse pose évidemment la question du lien de cause à effets. « L’ambition est de construire un schéma de soins permettant une prise en charge adaptée. »
Ce collectif qui bénéficie du soutien de l’Agence régionale de santé (ARS) a, dans ce cadre, décliné une feuille de route claire dont les objectifs sont « de mieux prévenir et comprendre les effets dévastateurs du proto ; de mieux former les médecins pour un diagnostic pointu et rapide et proposer des thérapies plus adaptées à chaque patient ».
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