Un bilan écologique du quinquennat

Publié le par Terra Nova via M.E.

Le bilan écologique du quinquennat qui s’achève oscille entre satisfecits faciles et condamnations catégoriques. Comment faire la part des choses ? L’exercice est d’autant plus délicat que les cinq années écoulées ont été marquées par deux facteurs qui ont compliqué l’exercice de l’action publique. Le premier est que la prise de conscience des enjeux écologiques a cru de manière inédite dans l’opinion, hissant la préoccupation environnementale aux premiers rangs des préoccupations des Français. Le second est que des tensions et contradictions ont commencé à se manifester : la mobilisation des Gilets jaunes contre les augmentations de la taxe carbone en témoigne.

Les observateurs ont très majoritairement analysé cette période comme l’opposition de la « fin du monde » et des « fins de mois ». En réalité, cette analyse reste très superficielle : beaucoup de Gilets jaunes ne sont pas fâchés avec l’écologie, mais considèrent qu’ils doivent avant tout gérer les urgences matérielles et quotidiennes et que la transition écologique ne doit pas se faire à leurs dépens. Cet exemple souligne en tout cas le fait que ce quinquennat s’est déroulé à la charnière de deux époques : celle des engagements et trajectoires théoriques sans obligation de résultat ; et celle d’une approche systémique, qui atteigne ses objectifs, avec des mises en œuvre concrètes dans tous les secteurs emportant leurs lots d’obstacles et de dilemmes. Entre l’un et l’autre, les différents acteurs n’ont cessé à la fois d’en demander toujours plus et de manifester leurs réticences aux changements profonds que cela implique. Ces contradictions ont participé à placer le Gouvernement et la majorité dans une position de compromis permanent entre des positions en apparence inconciliables.

En outre, avec le Green deal annoncé fin 2019, l’Union européenne a drastiquement relevé son ambition climatique et environnementale modifiant de fait le cadre dans lequel doit s’inscrire la transition dans chaque État membre et entraînant la révision de nombreuses politiques. La France a souvent joué un rôle moteur que ce soit dans l’adoption du Green deal, la mise en place du plan de relance européen et son verdissement ou la négociation des différentes politiques, souvent en poussant l’ambition, parfois en la rationalisant. Cette note ne couvre cependant pas cette action de la France dans le champ européen dont la diversité mériterait un bilan dédié.

Ainsi, sans prétendre à l’exhaustivité, cette note cherche à mettre en lumière les grandes perspectives du quinquennat écoulé en matière de transition écologique dans les domaines relevant de la compétence nationale. Elle a pour objectif de nourrir un débat plus pesé sur les avancées de cette législature, ainsi que les tendances de fond qui sous-tendent les insatisfactions de nombreux acteurs historiques de la lutte contre le changement climatique et le déclin de la biodiversité. Alors que le prochain quinquennat sera confronté aux mêmes contradictions, un exercice de bilan raisonné est plus que nécessaire pour débuter une analyse dépassionnée des échecs et des avancées de ce mandat et pour en tirer les leçons les plus structurantes pour le suivant.

Téléchargez ici le rapport de la Fondation Terra Nova : https://tnova.fr/site/assets/files/20636/terra-nova_la-grande-conversation-2022_un-bilan-ecologique-du-quinquennat_221221.pdf

Publié dans Gouvernance, Climat, Energie

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