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Quelle est l'empreinte écologique de chaque technologie énergétique ?
Publié le
par EEB via M.E.
Nous avons comparé l'impact environnemental des énergies renouvelables et des combustibles fossiles sur l'utilisation des terres, l'utilisation de l'eau, la pollution de l'air et le climat.Les énergies renouvelables sont arrivées en tête dans presque tous les domaines, écrit Jonathan Bonadio de l'EEB.
Le Bureau Européen de l'Environnement (EEB) a collaboré avec des experts en énergie, des représentants de l'industrie et des ONG pour développer un outil pour accompagner l'évaluation et la prise de décision concernant l'utilisation de différentes technologies énergétiques pour répondre à la demande d'énergie et passer à un système énergétique à zéro émission nette.
Le projet « Reference Environmental Standards for Energy Techniques » (RESET) est une analyse unique des technologies de production d'énergie, comparant les émissions et d'autres effets négatifs sur l'air, l'eau, le sol et le climat.Il fournit une interprétation de l'ampleur de ces impacts par unité d'énergie générée en utilisant des paramètres tels que le kg de dioxyde de carbone (CO2) par mégawattheure (MWh) d'électricité produite.Cela fournit aux décideurs un outil puissant pour les aider à sélectionner les meilleures technologies disponibles pour alimenter la transition vers une société neutre en carbone et pour minimiser et atténuer l'impact des options sélectionnées.
Terre et eau
L'évaluation couvre une pléthore d'impacts environnementaux majeurs survenant tout au long du cycle de vie des projets énergétiques – de l'extraction au recyclage ou à la mise en décharge. En tant que tel, le projet permet de prendre en compte les impacts au-delà de la phase d'exploitation, soulignant la réalité que chaque technologie de production a un coût pour l'environnement. En ce qui concerne l'utilisation des sols, les technologies solaires photovoltaïques et géothermiques sur les toits sont les technologies les moins gourmandes en espace. Cependant, une simulation réalisée dans le cadre du projet LOCOMOTION, dans lequel l'EEB est également impliqué, a révélé qu'en dehors des zones urbaines, les besoins d'occupation des sols pour les installations solaires augmenteraient à mesure que la dépendance de notre système énergétique vis-à-vis du soleil augmenterait. Cela nécessitera une planification minutieuse pour éviter tout dommage involontaire à la nature et à la biodiversité.
Cependant, lorsqu'on intègre le besoin d'exploitation minière, le lignite a un impact à moyenne échelle sur l'utilisation des terres, en plus d'être un pollueur majeur des terres et de l'eau. La bioénergie avec des cultures dédiées a parmi les impacts les plus élevés sur l'utilisation des terres, seulement dépassé par les barrages hydroélectriques.
En ce qui concerne l'utilisation de l'eau, les énergies renouvelables telles que le solaire photovoltaïque, le biogaz et l'éolien ont l'impact le plus faible, tandis que les technologies impliquant la combustion, telles que le charbon, le gaz fossile et la biomasse solide, ont un impact moyen à élevé. L'hydroélectricité montre l'impact le plus élevé, malgré d'importantes variations spécifiques au site.
Air et climat
Le tableau est plus complexe lorsque l'on considère la pollution de l'air. Le charbon et la biomasse solide sont parmi les pires pollueurs. Cependant, certaines technologies renouvelables peuvent impliquer des émissions substantielles, notamment lors de leurs processus de production. Sur certains polluants, comme le SO2, le biogaz issu des cultures énergétiques peut également présenter des émissions élevées.
Sur le climat, le tableau est plus clair : les énergies renouvelables se classent presque toujours mieux que les combustibles fossiles, avec parfois des émissions 100 fois inférieures et parfois même des émissions négatives. Cela reste vrai lorsque l'on inclut l'ensemble de l'évaluation du cycle de vie des technologies. Pour les énergies renouvelables, les impacts les plus importants se produisent pendant les phases d'extraction et de construction, mais des progrès peuvent être réalisés grâce à des gains d'efficacité et à un mix énergétique local propre pendant la construction. Les combustibles fossiles, en revanche, émettent tout au long de leur cycle de vie et ne répondent donc pas aux exigences environnementales de notre futur système énergétique.
Suite à la publication récente du 6ème rapport du GIEC (AR6) et dans le contexte de l'urgence climatique qui menace tous les domaines de l'environnement, nos recherches envoient un message clair aux décideurs politiques : ils doivent renouveler leur engagement en faveur des énergies renouvelables et accélérer le déploiement des ces technologies qui préservent le climat.