Dossier : Dix ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima : quelles leçons ont-elles été retenues ?
Voici un petit florilège des réflexions menées sur les enseignements tirées de la catastrophe nucléaire de Fukushima Daiichi. ONG Militantes anti-nucléaire, presse écrite et médias internet.
M.E.
Suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima le 11 mars 2011, l’ENSREG, le groupe des régulateur·ices européen·nes de sûreté nucléaire, avait demandé à tou·tes les exploitant·es de centrales nucléaires de l’UE de revoir la réponse de leurs sites aux situations extrêmes. Il était notamment question de vérifier et d’améliorer les mesures d’atténuation disponibles après une perte potentielle des fonctions de sûreté, peu importe la cause. Suite à ces analyses (les évaluations complémentaires de sûreté) les régulateur·ices ont fixé des prescriptions à mettre en œuvre pour optimiser la sûreté des centrales.
Greenpeace dévoile aujourd’hui une analyse [1] de l’experte allemande Oda Becker sur la mise en œuvre de ces mesures. Cette étude analyse en profondeur les recommandations de l’ENSREG ainsi que l’état actuel de 11 centrales nucléaires [2] en Europe. Le bilan donne à réfléchir : la quasi-totalité des efforts des exploitant·es des centrales nucléaires a été consacrée à faire barrage à la mise en œuvre du strict nécessaire pour éviter une catastrophe telle que celle de Fukushima.. Dans certains pays, les mesures n’ont pas été appliquées du tout, car trop coûteuses selon les opérateurs.
Le rapport de Greenpeace à télécharger ici : https://www.greenpeace.org/static/planet4-luxembourg-stateless/2021/03/a915b1f1-lessons-not-learned-from-the-fukushima-accident-full-study.pdf
Le 11 mars 2011, un séisme et un tsunami frappaient le Japon, déclenchant la catastrophe nucléaire de Fukushima Daiichi. 10 ans après, malgré le déni des autorités et une décontamination illusoire, ses conséquences n’en finissent pas de se déployer.
Si l’accident a provoqué une prise de conscience dans de nombreux pays, la France n’en a pas tiré les leçons. Dix ans après, les nouvelles mesures de sûreté ne sont toujours pas mises en oeuvre. Pire, le gouvernement et EDF souhaitent enfoncer le pays encore plus loin dans l’impasse nucléaire.
En ce 10ème anniversaire, en solidarité avec les victimes de la catastrophe, et pour exprimer notre refus de la fuite en avant dans le nucléaire, des actions auront lieu aux quatre coins de la France autour du 11 mars.
La suite sur le site du Réseau Sortir du nucléaire : https://www.sortirdunucleaire.org/Fukushima-10-ans-de-deni-et-une-catastrophe
L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire publie ses “réflexions” sur l’accident de Fukushima. Retours d’expérience, prévention des accidents, gestion d’une catastrophe, prise en charge des populations affectées : ces sujets complexes méritent encore un sérieux approfondissement.
Dix ans après la catastrophe de Fukushima, l’IRSN s’interroge. L’institut révèle ainsi l’ampleur du travail technique, intellectuel, sociologique qu’il reste à accomplir pour apprécier les risques de l’activité nucléaire, les quantifier et les mesurer, et évaluer les impacts sur les populations riveraines. Voici trois sujets sur lesquels les réflexions ouvrent des voies de progrès.
Lire la suite sur le site de Sciences et Avenir : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nucleaire/apres-fukushima-la-complexe-anticipation-des-accidents-nucleaires_152470
Depuis la catastrophe de Fukushima, la production par énergie nucléaire augmente très peu, rattrapée aujourd’hui par celle de l’éolien et du solaire, dont les coûts se sont effondrés, montre un rapport critique du nucléaire.
Fukushima, 10 ans après, vraie occasion médiatique pour les tenants du nucléaire comme leurs opposants, mais aussi pour tous les esprits curieux, universitaires ou pas, de faire le point sur le développement de cette énergie. Il n’aura échappé à personne que le positionnement « marketing » des premiers, ces dernières années, a consisté à mettre en avant l’empreinte bas carbone du nucléaire. En l’opposant à l’utilisation des énergies fossiles traditionnelles (charbon, pétrole, gaz…).
Vu de France, en particulier, qui compte désormais 56 réacteurs en fonctionnement (après la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim en 2020), il est présenté comme une énergie complémentaire aux renouvelables dans un mix énergétique, permettant la décarbonation. La question posée par la catastrophe de Fukushima en 2011, comme cela avait été le cas auparavant lors de l’explosion majeure à Tchernobyl en 1986, a été double : d’une part, celle de la probabilité de la survenue des accidents très graves ; d’autre part, celle du niveau d’ébranlement de tous les opérateurs dans le monde, face à une possible montée de la peur des populations vis-à-vis d’un manque de sûreté des installations
La suite sur le site de Sciences et Avenir : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nucleaire/10-ans-apres-fukushima-la-production-des-energies-renouvelables-talonne-celle-du-nucleaire-au-niveau-mondial_152453
Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire, Bernard Doroszczuk, estime que la mise en oeuvre des mesures dites « post-Fukushima » est globalement satisfaisante. Il regrette toutefois un manque de culture de précaution en France, comme l'a montré encore ces derniers mois la gestion de la crise sanitaire.
A lire sur le site des Echos : https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/fukushima-a-montre-quun-accident-nucleaire-est-toujours-possible-1296812
Trois mois après la catastrophe du 11 mars 2011, Berlin annonçait la fermeture de ses 17 centrales d’ici à la fin 2022.
Jeudi 30 juin 2011. A une écrasante majorité, les députés allemands adoptent le projet de loi présenté par le gouvernement d’Angela Merkel, qui prévoit que les 17 centrales nucléaires du pays devront fermer au plus tard le 31 décembre 2022. Trois mois et demi après la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne est la première grande puissance industrielle à renoncer au nucléaire civil, qui représentait alors 22 % de sa production d’électricité en 2010. Dix ans plus tard, la promesse est sur le point d’être tenue, avec la fermeture de trois centrales prévues d’ici fin 2021 et de trois autres d’ici fin 2022, dans une Allemagne où l’énergie nucléaire ne représente plus que 11 % de la production d’électricité
Lire la suite sur le site du Monde : https://www.lemonde.fr/energies/article/2021/03/11/en-allemagne-l-accident-de-fukushima-a-accelere-la-sortie-du-nucleaire-civil_6072750_1653054.html
Fukushima : dix ans après la catastrophe nucléaire, les risques demeurent. Un comité de l’ONU estime qu’aucun décès ni cancer n’est, à ce jour, directement imputable aux radiations, dont les effets se feront sentir dans l’environnement pendant des siècles. D’autres experts demandent des études épidémiologiques plus poussées.
Il y a dix ans, un séisme très puissant et le gigantesque tsunami qu’il provoque ravageaient la côte nord-est du Japon, tuant plus de 18 000 personnes. Le site de la centrale de Fukushima Daiichi, l’une des plus grandes au monde, est alors englouti. A la catastrophe naturelle s’ajoute l’un des accidents nucléaires les plus graves de l’histoire – classé au niveau 7, le plus élevé, sur l’échelle internationale des événements nucléaires –, dont les effets sont majeurs.
Lire la suite sur le site du Monde ici : https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/11/dix-ans-apres-l-impossible-bilan-de-la-catastrophe-nucleaire-de-fukushima_6072670_3244.html
Le 11 mars 2011 survenait le plus gros accident de l'histoire du nucléaire après Tchernobyl. Dix ans après, le Japon n'a pas abandonné l'atome, pas plus que la France, et le risque demeure malgré des mesures de sûreté supplémentaires.
« Nous avons frôlé l'obligation d'évacuer 50 millions d'habitants. Cela équivalait à l'effondrement de tout un pays », avait témoigné Naoto Kan, Premier ministre du Japon à l'époque de la catastrophe. Le 11 mars 2011 survenait en effet un séisme de magnitude 9 dans la mer à l'est du Japon. Séisme à l'origine d'un tsunami qui allait submerger la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, occasionner la fusion de trois de ses réacteurs et la perte de refroidissement de plusieurs piscines d'entreposage de combustibles usés.
« De très importants rejets radioactifs dans l'environnement ont eu lieu, entraînant l'évacuation des populations et une contamination durable des territoires autour de la centrale », rappelle l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). L'accident a été classé au niveau 7 de l'échelle INES, soit le niveau maximal, rejoignant ainsi la catastrophe de Tchernobyl dans ce triste palmarès. Si l'établissement public établit un bilan plutôt rassurant dix ans après l'accident, les anti-nucléaires ne le partagent pas et alertent sur les risques d'accidents majeurs qui demeurent, en particulier en France.
Lire la suite sur le site d'Actu Environnement : https://www.actu-environnement.com/ae/news/fukushima-catastrophe-nucleaire-anniversaire-dix-ans-risques-37178.php4
À en croire les partisans du nucléaire, tout va désormais bien à Fukushima et l’avenir de l’énergie atomique serait dégagé. À rebours de l’entreprise de normalisation du désastre et sa rentabilisation capitaliste, trois auteurs — Sabu Kosho, Cécile Asanuma-Brice et Thierry Ribault — proposent des clés de lecture autrement plus sombres et justes de cette catastrophe nucléaire.
Une décennie après Fukushima, les gouvernants et les autorités nucléaires voudraient nous faire croire que « l’incident » est clos et que la situation est désormais sous contrôle. La catastrophe, qui a entraîné l’exode de centaines de milliers des personnes et contaminé un pan entier du Japon, serait maintenant derrière nous, comme un lointain souvenir, assurent-ils. Elle ne saurait, en aucun cas, troubler la marche en avant du progrès ni remettre en cause l’avenir radieux de l’énergie atomique.
Aujourd’hui, on se doit d’être optimiste, rassurant. En France, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) vante dans son magazine de février, « les avancées mises en place depuis l’accident ». L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) plaide pour le retour des populations et certains nucléocrates entrevoient même l’occasion favorable de « créer un nouvel humanisme grâce à Fukushima ».
La catastrophe a perdu son caractère exceptionnel. Elle s’est normalisée, comme si elle n’avait finalement été qu’un détail de l’Histoire. Le Japon prépare sereinement les Jeux olympiques pour l’été prochain. Le gouvernement imagine même faire partir la flamme olympique de l’ancienne centrale nucléaire, où croupissent encore des tonnes de déchets radioactifs et où s’affolent les dosimètres. Entendez bien, le désastre est géré. La population ne doit pas s’inquiéter. Ou, plutôt, elle ne doit surtout pas se révolter.
« C’est l’un des plus grands désastres industriels de l’anthropocène »
Alors que l’anniversaire de Fukushima se profilait, trois nouveaux livres — Fukushima, dix ans après de Cécile Asanuma-Brice ; Contre la résilience de Thierry Ribault et Radiations et révolution de Sabu Kosho — viennent battre en brèche ce discours.
La suite sur le site de Reporterre : https://reporterre.net/Fukushima-nous-a-fait-entrer-dans-l-ere-du-capitalisme-apocalyptique