COVID-19 : les porteurs du groupe sanguin A « plus exposés », confirme la virologue lilloise Anne Goffard
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Des études américaines confirment que les groupes sanguins jouent un rôle dans le cadre de l’épidémie de COVID-19. Les porteurs du groupe A seraient les plus exposés ; ceux du groupe O, les plus protégés. Le décryptage d’Anne Goffard, virologue au CHU de Lille.
Est-ce qu’on attrape plus facilement le coranavirus en fonction de son groupe sanguin ? « Cette question, on y travaille depuis un an. Les Chinois ont rapidement pressenti que c’était le cas pour les personnes du groupe A, tandis que celles du groupe O étaient moins infectées (les rhésus n’ayant pas d’importance à ce stade de connaissances) ». Le Dr Anne Goffard, médecin virologue au CHU de Lille, enseignante à la faculté de Pharmacie, chercheure à l’Institut Pasteur de Lille, décrypte les derniers résultats de deux études américaines publiée par les Drs James Szymanki et Sean Stowell. Leurs travaux tentent à démontrer que le groupe sanguin A serait associé non seulement « à un risque plus élevé d’infection sévère », mais aussi « de contracter la maladie ».
Si la virologue lilloise tient à rester prudente sur la première affirmation, « non confirmée malgré les recherches menées à Lille », elle voit dans la seconde la consolidation de données existantes. « Oui, le groupe A joue un rôle, mais nous devons pour autant toujours montrer lequel ». La piste des glycanes (sucres) dans le sang étant évoquée par la Lilloise comme l’une des hypothèses possibles. Les Américains tablent, eux, plutôt sur une interaction du COVID-19 avec les cellules épithéliales (qui recouvrent la paroi) pulmonaires au travers de l’antigène du groupe sanguin A.
Pour en revenir à l’étude du Dr Szymanski, précisons que ce dernier a analysé les données de 5 000 patients d’une moyenne d’âge de 62 ans (échantillon composé à 48 % d’hommes) hospitalisés ou ayant eu un test PCR positif... L’une des conclusions les plus marquantes est que « le groupe sanguin de type A est associée à un risque de décès augmenté parmi les patients COVID-19... » « Certains scientifiques estiment également qu’en fonction de la répartition des différents groupes sanguins sur la planète, on pourrait expliquer en partie la dynamique de l’épidémie », glisse Anne Goffard qui confirme que pour l’instant, il n’est prévu aucune prise en charge différente des patients en fonction de leur groupe sanguin.
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