Tribune : des médecins réclament «le masque obligatoire» dans les lieux publics clos
Dans une tribune dévoilée ce samedi par le Parisien-Aujourd’hui en France, des soignants réclament que le port du masque soit obligatoire dans les lieux clos, pour éviter que l’épidémie de COVID-19 ne reparte.
Signez la pétition sur change.org : https://www.change.org/p/dr-olivier-véran-petition-pour-le-port-obligatoire-de-masque-en-lieu-clos?
Alors que l'on constate ça et là un relâchement dans le respect des gestes barrière et une multiplication des alertes sur un possible redémarrage de l'épidémie de COVID-19, comme cela a été observé en Mayenne, des soignants signent une tribune pour réclamer le port du masque obligatoire dans les lieux publics clos.
« La première vague du COVID-19 est passée, avec toutes les conséquences humaines, économiques et sociales que nous connaissons. Pour nous tous, la tentation est grande et compréhensible de reprendre une vie normale, d’oublier le virus, de profiter de l’été, des plages, des soirées entre amis et de la proximité retrouvée. Malheureusement le virus, lui, ne nous oublie pas, et cherche encore à se répandre partout où il le peut. La moitié des habitants de la planète ont été confinés il y a peu, plus de 500 000 personnes sont décédées dans le monde dont 30 000 en France.
Dans le monde, d’ailleurs, le pic de la première vague de la pandémie n’est pas encore atteint, et tous les pays n’ayant pas assez confiné connaissent un nombre de décès considérable et croissant. En France, les indicateurs sont encore au vert pour la plupart, mais des signaux faibles commencent à apparaître et doivent nous alerter sur un possible redémarrage massif des transmissions.
Or, c’est à ce stade qu’il faut agir pour éviter une nouvelle vague massive et meurtrière. Quand les clusters seront plus nombreux et non contrôlables, il sera trop tard pour éviter un nouveau confinement, plus ou moins complet. La deuxième vague de demain se prépare donc aujourd’hui. Nous, soignants, serons à vos côtés pour vous prendre en charge comme nous l’avons fait pendant la première vague, mais nous ne voulons plus compter les morts comme nous avons dû le faire.
Contrairement au début de l’année, nous savons maintenant qu’une mesure de prévention efficace est le respect des gestes barrières dans les lieux clos très fréquentés. Le port du masque est ainsi une condition importante pour limiter la diffusion du virus. Nous y sommes habitués, même si cela reste inconfortable, et nous avons aujourd’hui les stocks nécessaires. Le port du masque ne vise pas qu’à se protéger soi-même, mais aussi à empêcher la diffusion du virus ; à condition que tout le monde le porte ! Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour vos parents plus âgés, votre frère ou sœur hypertendus ou vos proches fragiles chez qui le virus pourrait être mortel. N’oublions pas aussi vite que nous avons probablement vécu et traversons encore la plus grande catastrophe sanitaire de notre siècle.
Il serait donc vraiment très regrettable de ne pas utiliser ces moyens efficaces et accessibles que sont : le port du masque obligatoire dans tous les lieux publics clos, la distanciation physique autant que possible, et le lavage des mains. Beaucoup d’entre nous ont relâché leurs efforts depuis quelques jours ou semaines, nous voulons leur dire et leur redire, pour éviter un nouveau confinement : #MasquésMaisEnLiberté ! »
Pr Antoine Pelissolo (psychiatre) et Dr Jimmy Mohamed (médecin généraliste). Cosignataires : Pr Philippe Amouyel, médecin de santé publique; Dr Francis Berenbaum, rhumatologue; Pr Eric Caumes, infectiologue; Pr Robert Cohen, pédiatre; Pr Anne-Claude Crémieux, infectiologue; Pr Gilbert Deray, néphrologue; Pr Vianney Descroix, odontologue; Pr Philippe Juvin, urgentiste; Pr Axel Kahn, généticien; Pr Karine Lacombe, infectiologue; Pr Bruno Megarbane, réanimateur; Pr Christine Rouzioux, virologue.
A lire aussi : Donnons-nous toutes les chances d’éviter une deuxième vague ! https://www.liberation.fr/debats/2020/07/12/donnons-nous-toutes-les-chances-d-eviter-une-deuxieme-vague_1794066
et signez la pétition ici : https://www.change.org/p/dr-olivier-véran-petition-pour-le-port-obligatoire-de-masque-en-lieu-clos?
Mon commentaire : Obligation de port du masque dans les commerces, musées, cinémas, bâtiments officiels ... (en sus bien sûr des transports publics où c'était déjà le cas) depuis ce samedi 11 juillet 2020 en Belgique. Qu'est-ce qu'on attend pour prendre la même mesure sanitaire préventive en France ?
J'ajoute que le problème se pose aussi dans tous les immeubles d'habitation où les ascenseurs, escaliers, couloirs, locaux pour les poubelles ou autres petits locaux fermés sont en général mal aérés et, donc propices à la circulation du virus.
De Standaard : Hier moet u mondmaskers dragen, anders riskeert u 250 euro boete https://www.standaard.be/cnt/dmf20200710_96969365
Le Soir : Coronavirus: là où le port du masque sera obligatoire dès samedi https://www.lesoir.be/312415/article/2020-07-10/coronavirus-la-ou-le-port-du-masque-sera-obligatoire-des-samedi
L'Echo : Port du masque obligatoire: pourquoi un tel revirement ? https://www.lecho.be/dossiers/coronavirus/port-du-masque-obligatoire-pourquoi-un-tel-revirement/10238441.html
Dans cet article du quotidien belge l'Echo, les raisons de la prise de position du gouvernement belge sont expliquées :
"De la pression, des contaminations et les soldes". Mais qu'est-ce qui a poussé les autorités à subitement changer leur fusil d'épaule ? Les raisons sont multiples :
- Le nombre moyen de contaminations tend à stagner. Autrement dit, il ne diminue plus. "Ce qui est inquiétant", reconnaît Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral COVID-19. Les autorités ont donc préféré jouer la prudence et anticiper.
- Le profil des nouveaux contaminés inquiète également les experts. Il s'agit en premier lieu de jeunes de 20 à 29 ans, ensuite de jeunes adultes de 30 à 39 ans. "Ces jeunes sont certes peu malades, mais sont porteurs", rappelle Yves Van Laethem.
- Le contexte international, avec des re-confinements par ci par là, a sans doute aussi joué. Les autorités ont notamment été critiquées pour avoir "découvert le 6 juillet que les vacances commençaient le 1er juillet". En clair : on leur reproche de n'avoir pas anticipé. Il fallait reprendre le contrôle en montrant qu'il y avait toujours bien un pilote dans l'avion Covid-19.
- La période des soldes approche. Cette année, elle a lieu en août. Les soldes attirent généralement les foules, ce qui génère des files, de l'affluence dans les artères commerciales et les centres commerciaux. Les autorités ont donc voulu cette fois... anticiper.
Et puis, rappelons que jeudi matin, le Conseil supérieur de la santé (CSS, l'organe scientifique du SPF Santé) avait recommandé le port du masque obligatoire dans les magasins. Ne pas suivre l'avis d'experts indépendants, c'est une chose; ne pas suivre l'avis des scientifiques employés par l'administration fédérale, c'en est une autre...
La Première ministre Sophie Wilmès a d'ailleurs été interpellée à ce sujet à la Chambre jeudi après-midi. Un Conseil national de sécurité était prévu le 15 juillet pour évoquer le sujet. Les choses se sont finalement accélérées et un comité de concertation, accompagné des membres du Groupe d'experts de l'Exit Strategy (GEES), a décidé, dès jeudi soir, de serrer la vis. Le GEES a appuyé l'avis du CSS.
Ce vendredi, lors d'une conférence de presse, la Première ministre a confirmé que les experts de ces deux groupes avaient recommandé unanimement le port du masque "dans certaines circonstances". D'où la décision de l'imposer rapidement dans les lieux précités.
M.E.