Maintenir une activité physique et limiter la sédentarité : l’ANSES adapte ses repères au confinement

Publié le par ANSES via M.E.

Réduction des déplacements, baisse de l’activité physique et augmentation des temps de sédentarité, déséquilibres énergétiques et alimentaires : le confinement préconisé pour combattre l’épidémie de Covid-19 peut être source de risques spécifiques pour notre santé. L’ANSES s’est autosaisie afin d’émettre des recommandations pour atténuer les effets de cette situation particulière sur l’appareil locomoteur, cardiovasculaire et sur le métabolisme.

Dans son avis publié en février 2016, l’ANSES rappelait les dangers liés à la pratique insuffisante d’activité physique et les effets de la sédentarité. Se basant sur cet avis, l’Agence adapte ses repères aux conditions de confinement et énonce des principes à respecter par la population : enfants, adultes, personnes âgées. L’Agence formule des propositions concrètes d’activités sollicitant les fonctions musculaires à intensités adaptées à chaque population et à pratiquer dans un espace qui peut être restreint. Enfin, l’Agence identifie des dangers plus spécifiques à la situation de confinement en termes de santé mentale et de sommeil.

Maintenir une activité physique quotidienne suffisante, même dans un petit espace

La pratique d’une activité physique quotidienne doit être adaptée aux possibilités offertes par l’espace disponible. A ce propos, l’Agence rappelle que l’activité physique ne se réduit pas à la pratique d’une activité sportive : se déplacer dans son logement et son jardin, porter une charge, monter ou descendre les escaliers, réaliser des tâches domestiques sont des pratiques qui sollicitent également le corps.

En situation de confinement, il est nécessaire de compenser la diminution d’activités quotidiennes qui incluaient notamment les déplacements actifs. Comparativement aux repères donnés par l’ANSES en 2016, les fréquences et les durées des périodes de temps dédiées à l’exercice physique peuvent être augmentées, moyennant le respect des règles de progressivité et d’adaptation aux capacités de chacun. L’Agence livre des recommandations précises concernant les types d’exercice à pratiquer - renforcement musculaire, assouplissement et exercices cardiorespiratoires - en fonction des âges et des situations.

Avant toute pratique d’activité physique, l’Agence rappelle qu’il est essentiel de tenir compte de son état de santé, en incluant toute suspicion de contamination, ou état de fébrilité, imputable au virus SARS-CoV-2 (COVID-19). Si l’on est malade ou qu’on pense l’être, il faut s’abstenir de toute pratique d’activité physique.

Ecrans : multiplier les pauses pour bouger et éviter de grignoter

La sédentarité est un facteur de risque de maladies chroniques et de mortalité accrue. Le confinement s’accompagnant souvent d’une augmentation du temps passé au quotidien en position assise, l’ANSES adapte ses recommandations de 2016 et recommande d’augmenter les interruptions des temps de sédentarité, qui doivent être trois à quatre fois plus fréquentes.

L’avis alerte également sur l’augmentation du temps dédié aux écrans pour un usage passif. Il est aussi nécessaire d’être vigilant sur les comportements alimentaires associés : grignotage de produits sucrés et salés, et multiplication des prises alimentaires hors des repas principaux qui conduiraient à des apports énergétiques augmentés et le risque de s’éloigner d’autant plus des repères de consommation alimentaires pour chacune des populations visées (voir les recommandation de l’ANSES de 2019 pour les 3-17 ans, les personnes âgées, et les recommandations de 2017 pour la population générale).

Des vigilances particulières pour les personnes âgées, les enfants et les adolescents

Préserver la santé de tous en situation de confinement implique d’accorder une attention particulière aux personnes de plus de 65 ans, aux enfants et aux adolescents. Avec l’avancée en âge, les effets de la restriction des déplacements sur l’appareil locomoteur sont en effet difficilement réversibles. Chez les enfants et des adolescents, les besoins d’activité physique plus élevés que chez les adultes sont plus difficiles à satisfaire en confinement. Autre point de vigilance concernant les adolescents : les risques découlant de mauvaises habitudes comportementales et alimentaires associées à l’augmentation des temps passés devant les écrans.

Cette attention est d’autant plus justifiée que d’une façon générale, la réversibilité des effets du confinement n’est à ce jour pas connue et devra faire l’objet de recherches spécifiques.

Téléchargez ici l'avis de l'ANSES relatif à l’évaluation des risques liés à la réduction du niveau d’activité physique et à l’augmentation du niveau de sédentarité en situation de confinement

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