Etat des nappes d'eau souterraine au 1er octobre 2019

Publié le par BRGM via M.E.

Un nombre marqué de nappes phréatiques affiche des niveaux modérément bas à bas. Ces niveaux traduisent une recharge peu abondante.

Résumé
Durant le mois de septembre, la vidange se poursuit et la majorité des niveaux baissent. Les pluies de septembre ont eu un effet uniquement sur les nappes réactives du littoral méditerranéen. La baisse des niveaux s’est fortement accélérée en fin d’été sur les secteurs ayant connu un déficit pluviométrique associé à une forte sollicitation. En septembre, les nappes inertielles ressentent encore l’effet du déficit pluviométrique estival associé à une forte sollicitation.
 
Un nombre marqué de réservoirs affiche des niveaux modérément bas à bas. Ces niveaux traduisent une recharge peu abondante, du fait des précipitations faibles et parfois tardives durant l’automne et l’hiver 2018-2019 et d’une forte sollicitation des eaux souterraines durant l’été. Les nappes d’Auvergne-Rhône-Alpes et du sud de Centre-Val-de-Loire présentent des niveaux nécessitant une surveillance renforcée.
 
Enfin, les niveaux sont généralement très inférieurs à ceux de l’année précédente à cette même époque. L’étiage 2019 s’annonce comparable à plus sévère que les basses eaux 2017

Situation des nappes au 1er octobre 2019 (Cliquez sur la carte pour l'agrandir)

Tendances d’évolution

Le mois de septembre se caractérise par une tendance dominante à la baisse.

Les niveaux des nappes réactives et peu profondes, telles que les nappes alluviales et du socle, bénéficient généralement des pluies de la fin de l’été. Les apports ou déficits pluviométriques se font particulièrement ressentir sur ces nappes. Ainsi, en Adour-Garonne, la baisse des niveaux est plus marquée qu’habituellement pour un mois de septembre. A l’inverse, les pluies excédentaires de septembre ont permis d’atténuer la vidange des nappes du littoral méditerranéen et leurs tendances deviennent stables.

La vidange se poursuit sur les nappes inertielles et profondes. Ce phénomène est habituel en période estivale : les pluies s’infiltrant dans le sol sont reprises par la végétation et sont peu efficaces pour assurer une recharge des nappes. Les sollicitations importantes en eau souterraine durant l’été se ressentent encore sur certaines nappes : les tendances à la baisse restent soutenues sur un grand nombre de nappes fortement sollicitées du Bassin parisien notamment.

Situation par rapport aux moyennes des mois de septembre
Le déficit pluviométrique enregistré durant l’automne et l’hiver 2018-2019 sur une grande partie du territoire explique un taux de recharge insuffisant. Les pluies du printemps n’ont pas permis de compenser cette carence mais ont cependant limité l’impact du début de la vidange. Durant l’été, les déficits pluviométriques et les sécheresses des sols ont engendré une forte demande des eaux souterraines pour les prélèvements. En septembre 2019, la situation se dégrade et les niveaux sont globalement modérément bas à bas.
 
Les apports pluviométriques n’ont pas été suffisants pour engendrer une recharge appréciable des nappes les plus réactives. La situation de ces nappes reste identique à août, voir se détériore sur les secteurs en déficit pluviométrique, notamment sur les nappes alluviales d’Adour-Garonne.
 
La situation a continué de se dégrader lentement sur certaines nappes plus inertielles et profondes. Ainsi, on observe un glissement progressif des niveaux de modérément bas à bas sur les nappes d’Artois-Picardie et du Bassin parisien et de bas à très bas sur les nappes des bassins amonts de la Loire et du Rhône. Ces nappes, ayant un temps de réponse long, accusent encore l’effet conjugué des déficits pluviométriques marqués de ces derniers mois et de leur forte sollicitation durant juillet-août.
 
Parmi les nappes qui présentent les situations les plus favorables, avec des niveaux autour de la moyenne à hauts par rapport aux mois de septembre des années antérieures, on peut citer :
  • Les nappes alluviales de Corse qui ont bénéficié d’une pluviométrie exceptionnelle durant le printemps et l’été permettant de soutenir les niveaux. En septembre, les nappes restent globalement stables et la situation est très satisfaisante avec des niveaux hauts ;
  • Les nappes alluviales du littoral méditerranéen, dont la situation est semblable à août mais dont les niveaux sont stables, les précipitations excédentaires ayant permis de limiter la baisse des niveaux ;
  • La nappe des calcaires du Jurassique du Bessin, du socle de Bretagne et des calcaires du sud de la Vendée, dont les niveaux sont modérément hauts. Les apports pluviométriques importants en août et plus modérés en septembre ont permis d’atténuer la baisse des niveaux.
Plusieurs secteurs montrent des situations moins favorables, avec des niveaux bas à très bas par rapport aux moyennes de tous les mois de septembre :
  • La nappe de la craie en Artois-Picardie, Champagne, Bourgogne et Gâtinais, qui malgré son caractère inertiel montre une dégradation progressive en fin d’été, avec des niveaux bas en septembre ;
  • La nappe alluviale de la plaine d’Alsace dont les niveaux sont toujours bas ;
  • Les nappes des alluvions et cailloutis de Bourgogne, des alluvions et des couloirs fluvioglaciaires du Rhône amont et moyen, qui sont fortement impactées par les déficits pluviométriques successifs depuis 2017. La vidange se poursuit et la situation devient inquiétante avec des niveaux bas à très bas. Certains points enregistrent des niveaux mensuels les plus bas connus.
  • Les nappes du socle du Massif Central et des calcaires jurassiques du Berry, sur le bassin amont de la Loire, qui observent niveaux en baisse et très bas. Ces nappes réactives accusent une recharge peu marquée durant l’hiver 2018-2019 et une absence de soutien de l’étiage par des pluies estivales.
Les précipitations annoncées par Météo France pour octobre 2019 devraient engendrer une inversion des tendances sur les nappes les plus réactives, comme celles du socle, des calcaires karstiques et des alluvions. Elles ne devraient cependant pas permettre une recharge significative des nappes plus profondes et inertielles du territoire. La vidange devrait se poursuivre sur ces nappes, jusqu’à mi-octobre à fin novembre, lors de la mise en dormance de la végétation et la survenue d’épisodes pluviométriques abondants.
 
En octobre, la situation des nappes devrait donc demeurer globalement similaire à celle de septembre voire s’améliorer localement pour les nappes les plus réactives bénéficiant d’apports pluviométriques suffisants.
Etat des nappes d'eau souterraine au 1er octobre 2019
Notes d'information - 10.10.2019
Un nombre marqué de nappes phréatiques affiche des niveaux modérément bas à bas. Ces niveaux traduisent une recharge peu abondante.
Résumé
Durant le mois de septembre, la vidange se poursuit et la majorité des niveaux baissent. Les pluies de septembre ont eu un effet uniquement sur les nappes réactives du littoral méditerranéen. La baisse des niveaux s’est fortement accélérée en fin d’été sur les secteurs ayant connu un déficit pluviométrique associé à une forte sollicitation. En septembre, les nappes inertielles ressentent encore l’effet du déficit pluviométrique estival associé à une forte sollicitation.
 
Un nombre marqué de réservoirs affiche des niveaux modérément bas à bas. Ces niveaux traduisent une recharge peu abondante, du fait des précipitations faibles et parfois tardives durant l’automne et l’hiver 2018-2019 et d’une forte sollicitation des eaux souterraines durant l’été. Les nappes d’Auvergne-Rhône-Alpes et du sud de Centre-Val-de-Loire présentent des niveaux nécessitant une surveillance renforcée.
 
Enfin, les niveaux sont généralement très inférieurs à ceux de l’année précédente à cette même époque. L’étiage 2019 s’annonce comparable à plus sévère que les basses eaux 2017.

Carte de France de la situation des nappes au 1er octobre 2019

Tendances d’évolution

Le mois de septembre se caractérise par une tendance dominante à la baisse.

Les niveaux des nappes réactives et peu profondes, telles que les nappes alluviales et du socle, bénéficient généralement des pluies de la fin de l’été. Les apports ou déficits pluviométriques se font particulièrement ressentir sur ces nappes. Ainsi, en Adour-Garonne, la baisse des niveaux est plus marquée qu’habituellement pour un mois de septembre. A l’inverse, les pluies excédentaires de septembre ont permis d’atténuer la vidange des nappes du littoral méditerranéen et leurs tendances deviennent stables.

La vidange se poursuit sur les nappes inertielles et profondes. Ce phénomène est habituel en période estivale : les pluies s’infiltrant dans le sol sont reprises par la végétation et sont peu efficaces pour assurer une recharge des nappes. Les sollicitations importantes en eau souterraine durant l’été se ressentent encore sur certaines nappes : les tendances à la baisse restent soutenues sur un grand nombre de nappes fortement sollicitées du Bassin parisien notamment.

Situation par rapport aux moyennes des mois de septembre

Le déficit pluviométrique enregistré durant l’automne et l’hiver 2018-2019 sur une grande partie du territoire explique un taux de recharge insuffisant. Les pluies du printemps n’ont pas permis de compenser cette carence mais ont cependant limité l’impact du début de la vidange. Durant l’été, les déficits pluviométriques et les sécheresses des sols ont engendré une forte demande des eaux souterraines pour les prélèvements. En septembre 2019, la situation se dégrade et les niveaux sont globalement modérément bas à bas.
 
Les apports pluviométriques n’ont pas été suffisants pour engendrer une recharge appréciable des nappes les plus réactives. La situation de ces nappes reste identique à août, voir se détériore sur les secteurs en déficit pluviométrique, notamment sur les nappes alluviales d’Adour-Garonne.
 
La situation a continué de se dégrader lentement sur certaines nappes plus inertielles et profondes. Ainsi, on observe un glissement progressif des niveaux de modérément bas à bas sur les nappes d’Artois-Picardie et du Bassin parisien et de bas à très bas sur les nappes des bassins amonts de la Loire et du Rhône. Ces nappes, ayant un temps de réponse long, accusent encore l’effet conjugué des déficits pluviométriques marqués de ces derniers mois et de leur forte sollicitation durant juillet-août.
 
Parmi les nappes qui présentent les situations les plus favorables, avec des niveaux autour de la moyenne à hauts par rapport aux mois de septembre des années antérieures, on peut citer :
  • Les nappes alluviales de Corse qui ont bénéficié d’une pluviométrie exceptionnelle durant le printemps et l’été permettant de soutenir les niveaux. En septembre, les nappes restent globalement stables et la situation est très satisfaisante avec des niveaux hauts ;
  • Les nappes alluviales du littoral méditerranéen, dont la situation est semblable à août mais dont les niveaux sont stables, les précipitations excédentaires ayant permis de limiter la baisse des niveaux ;
  • La nappe des calcaires du Jurassique du Bessin, du socle de Bretagne et des calcaires du sud de la Vendée, dont les niveaux sont modérément hauts. Les apports pluviométriques importants en août et plus modérés en septembre ont permis d’atténuer la baisse des niveaux.
Plusieurs secteurs montrent des situations moins favorables, avec des niveaux bas à très bas par rapport aux moyennes de tous les mois de septembre :
  • La nappe de la craie en Artois-Picardie, Champagne, Bourgogne et Gâtinais, qui malgré son caractère inertiel montre une dégradation progressive en fin d’été, avec des niveaux bas en septembre ;
  • La nappe alluviale de la plaine d’Alsace dont les niveaux sont toujours bas ;
  • Les nappes des alluvions et cailloutis de Bourgogne, des alluvions et des couloirs fluvioglaciaires du Rhône amont et moyen, qui sont fortement impactées par les déficits pluviométriques successifs depuis 2017. La vidange se poursuit et la situation devient inquiétante avec des niveaux bas à très bas. Certains points enregistrent des niveaux mensuels les plus bas connus.
  • Les nappes du socle du Massif Central et des calcaires jurassiques du Berry, sur le bassin amont de la Loire, qui observent niveaux en baisse et très bas. Ces nappes réactives accusent une recharge peu marquée durant l’hiver 2018-2019 et une absence de soutien de l’étiage par des pluies estivales.
Les précipitations annoncées par MétéoFrance pour octobre 2019 devraient engendrer une inversion des tendances sur les nappes les plus réactives, comme celles du socle, des calcaires karstiques et des alluvions. Elles ne devraient cependant pas permettre une recharge significative des nappes plus profondes et inertielles du territoire. La vidange devrait se poursuivre sur ces nappes, jusqu’à mi-octobre à fin novembre, lors de la mise en dormance de la végétation et la survenue d’épisodes pluviométriques abondants.
 
En octobre, la situation des nappes devrait donc demeurer globalement similaire à celle de septembre voire s’améliorer localement pour les nappes les plus réactives bénéficiant d’apports pluviométriques suffisants.
 

Source : https://www.brgm.fr/publication-presse/etat-nappes-eau-souterraine-1er-octobre-2019

 

Publié dans Eau, Climat

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