Le gouvernement enferme la France dans le nucléaire

Le gouvernement a dévoilé sa feuille de route énergétique jusqu’en 2028. Elle prévoit une accélération du déploiement des énergies renouvelables, mais repousse au maximum les fermetures de réacteurs nucléaires. Au risque de provoquer une situation de surproduction néfaste.
Ce n’est qu’à partir de la 24e page du document de synthèse du projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), dévoilé jeudi 24 janvier à 16 h, qu’est détaillé l’avenir de la filière nucléaire française. Un drôle de suspens, alors que 58 réacteurs nucléaires produisent plus de 70 % de l’électricité de l’Hexagone. Et qu’entre les lignes et dans les trajectoires choisies, transparaît la volonté du gouvernement de maintenir une grande partie du parc en fonctionnement, le plus longtemps possible.
La PPE est un des deux outils de pilotage de la politique énergétique de la France créé par la loi de transition énergétique (LTE) de 2015, l’autre étant la stratégie nationale bas-carbone (SNBC). La LTE fixe des objectifs [1] — réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation énergétique, déploiement des énergies renouvelables et baisse de la part du nucléaire — pour 2025 ou 2030. La PPE doit aider le gouvernement à les atteindre, en définissant des paliers intermédiaires et en détaillant les politiques à mener pour y parvenir – nombre de logements à rénover, de panneaux photovoltaïques et d’éoliennes à installer, de réacteurs nucléaires à fermer, etc. Le projet de PPE présenté jeudi couvre une période de dix ans : la première période, 2019-2023, est prescriptive ; la deuxième, 2024-2028, est destinée a être ajustée dans cinq ans.
Lire la suite sur le site de Reporterre