Au-delà des records de chaleur, le climat risque de s’emballer

Depuis que l’on mesure la température, jamais sa moyenne annuelle n’a été aussi élevée en France. À l’échelle mondiale, les quatre dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées. La concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère fait peser le risque de franchir un seuil d’emballement du climat.
L’année 2018 est la plus chaude jamais mesurée en France métropolitaine. La moyenne annuelle des températures de l’Hexagone s’est élevée à 13,9 °C, du jamais vu depuis les premières mesures météorologiques recueillies en 1900. C’est 1,4 °C au-dessus des moyennes de la période de référence 1981-2010. Les précédents records avaient été enregistrés en 2014 (+ 1,2 °C) et en 2011 (+1,1 °C).
« 1,4 °C d’excédent par rapport aux températures moyennes, ça peut paraître peu, concède François Jobard, prévisionniste à Météo France, mais en réalité ça correspond à la différence thermique entre Paris et Toulouse. Or, en 2018, la capitale a justement expérimenté l’équivalent d’une année à Toulouse. »
L’année avait déjà démarré très fort, par « le mois de janvier le plus doux que la France ait vécu depuis le début des relevés », observe François Jobard. Février et mars étaient plus proches des normales saisonnières, « mais d’avril à décembre, poursuit le météorologue, nous avons traversé une séquence de neuf mois consécutifs significativement plus doux que la normale. Ce n’était jamais arrivé. » L’été 2018 a été particulièrement chaud, seulement supplanté dans les annales par celui de 2003, gravé dans les mémoires en raison des 19.490 morts liés à la forte canicule.