De nouvelles informations concernant les impacts cognitifs de la pollution atmosphérique
Cet article fait référence à la publication scientifique suivante : The impact of exposure to air pollution on cognitive performance, publication de 3 chercheurs chinois de l'Université de Pékin parue dans The proceedings of the National Academy of Sciences of the USA ce 23 juillet 2018. Cette publication a été résumée et reprise par "The Guardian" du 27 août 2018. M.E.
L'impact de hauts niveaux de pollution de l'air est équivalent à la perte d'une année d'enseignement scolaire !
La pollution de l'air produit une réduction significative de l'intelligence, selon les nouveaux résultats de cette recherche et ceci montre que les dommages sociétaux sont beaucoup plus profonds que ceux résultant des impacts sanitaires bien connus.
La recherche a été menée en Chine, mais reste valable pour le monde entier, ceci en lien avec l'exposition de 95% de la population mondiale à un air malsain. Cette étude met en évidence des pertes significatives lors de tests menés sur la maîtrise de la langue et de l'arithmétique. Ceci a été évalué à une perte équivalente à une année d'enseignement scolaire.
Selon Xi Chen de la Yale School of Public Health aux Etats Unis, un des chercheurs de l'équipe, "la pollution de l'air se traduit par la perte de niveau équivalente à une année d'enseignement". Celui-ci déclare aussi : "L'effet est encore pire pour les personnes âgées de plus de 64 ans et pour tous ceux d'un faible niveau d'enseignement. Pour ces derniers, la perte serait équivalente à plusieurs années d'enseignement."
Des recherches antérieures ont montré que la pollution de l'air nuit aux performances cognitives chez les étudiants, mais c'est la première à examiner les personnes de tous âges et la différence entre les hommes et les femmes.
Rebecca Daniels de l'association pour la santé publique MEDACT du Royaume Uni trouve ces résultats inquiétants pour la population des personnes âgées et considère que les évaluations financières de cet impact doivent être revus à la lumière de ces résultats.
La pollution atmosphérique cause sept millions de décès prématurés par an, mais les effets nocifs sur les capacités mentales des personnes sont moins connus. Une étude récente a révélé que l’air toxique était associé à une "mortalité extrêmement élevée" chez les personnes atteintes de troubles mentaux et que des travaux antérieurs l’accompagnaient d’une augmentation de la maladie mentale chez les enfants.
Ils ont constaté que plus les personnes étaient exposées à l'air pollué, plus les dommages causés à l'intelligence étaient importants, les capacités linguistiques étant plus affectées que les capacités mathématiques et les hommes étant plus touchés que les femmes. Les chercheurs ont déclaré que cela pouvait résulter de différences dans le fonctionnement des cerveaux masculins et féminins.
Xi Chen a déclaré que la pollution de l'air était probablement la cause de la perte de d'intelligence, plutôt que d'être simplement une corrélation. L’étude a suivi les mêmes personnes que la pollution de l’air varie d’une année à l’autre, ce qui signifie que de nombreux autres facteurs de causalité tels que les différences génétiques sont automatiquement pris en compte.
La pollution de l'air a également eu un impact à court terme sur l'intelligence, et M. Xi Chen a déclaré que cela pourrait avoir des conséquences importantes, par exemple pour les étudiants qui doivent passer des examens d'entrée cruciaux les jours pollués.
Selon l’OMS, 20 des villes les plus polluées du monde se trouvent dans des pays en développement. La Chine, qui abrite plusieurs de ces villes, mène une "guerre contre la pollution" depuis cinq ans.