Monsieur Dendievel se fâche ! Un épisode de l'enquête publique sur la ZAC St Sauveur
M. Stanislas Dendievel, responsable du développement du réseau de la SCET (groupe Caisse des Dépôts) [1] [2] et en même temps, conseiller municipal délégué à l'urbanisme et autorisations d'urbanisme [3], a souhaité réagir dans la presse locale du 20 mars 2018 [5] à la conférence organisée la veille par un collectif de plusieurs associations lilloises et régionales (Entrelianes, ASPI, Collectif "Fête la friche", Nord Ecologie Conseil, Les Amis de la Terre Nord) manifestant ainsi son attachement à la démocratie locale et à la qualité de la concertation publique [4].
M. Dendievel a bien évidemment relativisé l’avis de ces "râleurs" procédant par "avis anonymes ou copiés collés", cette "minorité" qui orchestre dans l’ombre "une opposition radicale". Il a bien raison :
il faut avoir le courage de la vérité concernant ces 12 000 signataires à la pétition "Lille étouffe", ces quelque 600 contributions à l'enquête publique, ces quelques centaines de demandes d'un grand parc urbain à Saint Sauveur dans le cadre de l'opération "Je carticipe", ou encore l’implication des quelques associations marginales et isolées mentionnées plus haut. Tout cela est l’œuvre d’un cabinet noir de quelques comploteurs aux sombres desseins. Il n’y a rien lâcher à ces gens-là.
Le projet est en effet arrivé au "bon dosage", avec un espace de "nature" compris de 1,5 et 5,8 hectares, ce qui est bien suffisant. La municipalité veut aussi du "créatif" avec des "espaces de coworking" (des bureaux). Les 23 hectares accueilleront également entre 2 000 et 2 500 logements, soit 5 000 nouveaux habitants, car le quartier manque de densité. Il doit être "habité", comme les bois du même nom.
La zone hébergera enfin des activités sportives de prestige : un autre gymnase bien sûr, mais il y a surtout cette idée olympique d’une piscine dotée de bassins multiples et d’une fosse de plongée de 40 m, ce qui permettra de percer deux nappes phréatiques (la craie, c’est assez friable, ça se perce comme rien). Les lillois pourront ainsi emplir leurs poumons de sportifs d’un air enrichi aux particules fines, aux oxydes d’azote et à l’ozone que dégagent les artères de communication voisines du site, mêlées aux émanations de chloramine des grands bassins de cet enviable équipement. Et une solution rationnelle est enfin trouvée pour cet îlot de verdure disgracieux qui masque le regard sur les splendides constructions que ses services ont autorisé dans le riant quartier de Lille Moulins.
Oui, les habitants peuvent s’estimer heureux : "on aurait pu faire des tours, ça aurait libéré du terrain pour les espaces verts"… Car enfin, qui sont ces "minorités radicalisées" qui osent semer le doute sur "la place de la nature à Saint Sauveur", alors qu’on peut si facilement la deviner sur les jolies façades décorées de ses splendides réalisations ?
M. Dendievel a tenu à préciser qu’il "réfute le terme de bétonnisation". C’est bien le moins. Et il ne faut pas venir le chercher sur la santé des habitants des lillois et sur les services gratuits rendus à la ville par le soi-disant projet de Parc Central (santé physique et psychique, thermorégulation, biodiversité urbaine, attractivité à terme de la ville). Ce courageux élu sait bien, lui, ce que souhaitent les lillois. Et son bilan parle pour lui.
M.C.
Les photos et les commentaires incrustés dans les images ont été prises à proximité immédiate de la friche Saint Sauveur. Elles sont de M. B.Prévost, qui se présente comme « retraité, 70 ans, candide et électron libre ». B.Prévost ne peut pas être tenu pour engagé par le texte accompagnant ses photographies.
Références
[1] La SCET (Services, Conseil, Expertises et Territoires) est une société d'ingénierie de projets immobiliers travaillant avec les collectivités locales appartenant au groupe Caisse des Dépôts http://www.caissedesdepots.fr/scet
[2] https://www.linkedin.com/in/stanislas-dendievel-8a669a86/
[3] L’urbanisme désigne l'ensemble des sciences, des techniques et des arts relatifs à l'organisation et à l'aménagement des espaces urbains. Ce projet peut être sous tendu par une volonté d'assurer le bien-être de l'homme et d'améliorer les rapports sociaux en préservant l'environnement (Source Wikipedia)
[4] Avec St Sauveur "on se prépare une ville invivable", La Voix du Nord, 20 avril 2018.
[5] "Il y a une forme de radicalisation, orchestrée par une minorité", La Voix du Nord, 20 avril 2018.