Autisme de l’enfant : accélérer les étapes jusqu’au diagnostic, agir sans attendre

L’autisme est un trouble qui apparaît dans les toutes premières années de l’enfance. Plus le diagnostic est posé tôt, plus les interventions pourront être mises en place précocement et aideront l’enfant dans son développement. Malheureusement le diagnostic est encore trop tardif en France et les parents inquiets ne savent pas toujours vers qui se tourner. Pour répondre à cette urgence, la HAS recommande aujourd’hui de mobiliser toutes les personnes en contact avec l’enfant pour repérer les signaux d’alerte, de s’appuyer sur le médecin traitant pour proposer au plus vite de premières actions et sur les équipes spécialisées pour confirmer le diagnostic et initier un projet d’interventions personnalisé.
L’autisme est un trouble neuro-développemental qui peut se manifester entre 1 et 2 ans et qui affecte différents champs du développement de l’enfant : langage, sociabilité, développement moteur et sensoriel. Il est primordial de le diagnostiquer le plus tôt possible afin de mettre en place, sans attendre, des interventions personnalisées et coordonnées pour favoriser le développement et les apprentissages. À ce jour toutefois, les enfants autistes sont diagnostiqués trop tardivement, en moyenne entre 3 et 5 ans. Si le diagnostic peut être posé dès 18 mois (contre 24 mois en 2005), la situation est complexe en raison notamment d’inégalités d’accès au diagnostic sur le territoire et d’un manque de visibilité pour les familles qui ne savent pas à quels professionnels s’adresser.
La HAS revoit les recommandations de 2005 et propose aujourd’hui des solutions pour mieux repérer les enfants autistes et accélérer l’accès à un diagnostic et à des interventions personnalisées.
Si un diagnostic le plus précoce possible est recommandé, celui-ci n’en reste pas moins complexe à établir surtout durant la petite enfance. L’autisme peut ainsi être confondu avec différents troubles pouvant altérer la communication sociale et les interactions d’une façon similaire, notamment les troubles de l’audition, de la vision, du langage ou du développement moteur. L’autisme peut aussi être confondu avec une affection neurologique ou d’autres troubles neuro-développementaux (troubles spécifiques du langage et des apprentissages dits « troubles dys », trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité…). Si l’autisme de l’enfant est d’une faible sévérité et n’est pas associé à une déficience intellectuelle, il pourra aussi passer inaperçu jusqu’à ce que les exigences sociales soient plus importantes (entrée à l’école, collège…), l’enfant pouvant « compenser » jusqu’à un certain point ses difficultés. L’autisme ne peut pas être diagnostiqué par un seul professionnel lors d’une consultation unique ou chez soi grâce à un questionnaire sur internet ; il requiert l’observation croisée de plusieurs professionnels spécialisés.
Poursuivre sur le site de la Haute Autorité de Santé avec l'article Trouble du spectre de l’autisme - Signes d’alerte, repérage, diagnostic et évaluation chez l’enfant et l’adolescent
En savoir plus sur les causes de l'autisme :
Autisme : l'environnement aussi important que la génétique
The Familial Risk of Autism, Journal of the American Medical Association, Vol 31,17, 2014.