Comment la Suède a doublé son efficacité énergétique

Publié le par The Conversation via M.E.

2018 marquera l’aboutissement des efforts de la Suède pour mettre en place une taxation du carbone encourageant efficacement la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

À partir du mois de janvier, les particuliers comme les entreprises (à l’exception de celles qui participent au système d’échange de droits d’émission européen) paieront sur leur consommation énergétique une taxe équivalente à 120 euros par tonne de CO2 émise.

Des choix volontaristes, pragmatiques et négociés

La politique suédoise se caractérise par la recherche active de consensus entre les parties prenantes, la constance dans le respect des décisions prises (indépendamment des fréquentes alternances politiques) et le pragmatisme qui permet de revisiter les choix lorsque l’évolution du contexte le justifie.

Dès 1991, la Suède a mis en place une taxe sur les émissions de CO2, en allégeant en contrepartie (et même pour un montant supérieur) les charges pesant sur le travail et sur les entreprises. Cette taxe a cru progressivement : introduite à 27 €/t en 1991 pour les particuliers et 7 €/t pour les entreprises industrielles et agricoles, elle atteint, en 2018, 120 €/t pour les particuliers comme pour les entreprises qui ne sont pas soumises au système européen d’échange de droit d’émission.

Pour permettre aux entreprises industrielles et agricoles de s’adapter sans perdre leur compétitivité, celles-ci ont d’abord été taxées à un niveau inférieur aux particuliers (26 % lorsque le système a été mis en place en 1991), mais ce niveau a progressivement convergé, notamment depuis 2015 (année de la COP21) et les taux seront désormais alignés à partir de 2018.

Les entreprises très grosses consommatrices d’énergie, et donc soumises au marché européen des droits d’émission, étaient exemptées depuis l’entrée de la Suède dans ce marché en 2011, pour ne pas être défavorisées par rapport à leurs concurrentes européennes. À partir de 2018 elles paieront cependant une taxe sur les consommations d’énergie fossile liées à la production de chaleur.

La taxation est simple à mettre en œuvre, puisqu’elle ne porte que sur les 300 entreprises important ou produisant des vecteurs énergétiques.

Des résultats remarquables

Les objectifs de cette politique sont ambitieux et leur révision se fait plutôt à la hausse : l’échéance de 2050 pour l’absence d’émission nette de gaz à effet de serre décidée en 2009 a été avancée à 2045 dans un nouvel accord politique en juin 2016. Cet accord prévoit aussi une sortie du nucléaire un peu plus lente, la priorité étant clairement donnée à la lutte contre le changement climatique.

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N.B. L'auteur :  Thierry Weil est Membre de l’Académie des technologies, professeur au Centre d’économie industrielle, Mines ParisTech.

 

Publié dans Energie, Climat, Gouvernance

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