Grand débat : Monsieur le Président, c'est par où la transition écologique ? Communiqué de presse FNE

Publié le par FNE via M.E.

Il y a quelques jours, le Président a défendu sa politique environnementale dans le cadre d'un débat à Gréoux-les-Bains, indiquant même "qu’on peut faire plus vite, plus fort, plus loin" en matière de transition écologique. Dans le même temps, nombre de ses réponses démontrent au contraire une très faible ambition. Décryptage, à l’heure où s’ouvre la dernière phase du grand débat national.

Contre-sens en matière d'orientations énergétiques

Le Président a ainsi assuré que la France a la "chance" d’avoir "une électricité produite aux trois quarts par le nucléaire" : cette "chance" va conduire les usagers et contribuables à payer dès les prochaines années les coûts astronomiques de mise en sécurité des centrales, sans parler de l'EPR et de la gestion des déchets, tout ceci à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d'euros. La priorisation donnée au nucléaire obère les capacités de développement des énergies alternatives et minore les efforts nécessaires de baisse des consommations.

Brouillard en matière de fiscalité écologique

Le Président affirme défendre au niveau européen la mise en place d’un prix minimum du carbone et une taxation aux frontières sur le CO2 importé. C'est un point important, mais dont tout le monde peut voir qu'il ne dépend pas de la France seule... et en attendant, que fait-on chez nous en matière de taxation des transports maritimes et aériens ? Que fait-on en matière de fiscalité écologique ? Nous rappelons une des demandes les plus fortes entendues ces derniers mois : la fiscalité doit  permettre d’accompagner en priorité les ménages modestes ou en difficulté, en matière de mutation des consommations et des comportements.

Décisions sous influence en matière de partage de la ressource en eau

Interrogé sur les projets de retenues artificielles d'eau, pour des besoins d'irrigations de certaines productions agricoles, le Président a cité le rapport de la mission du préfet Bisch sur la ressource en eau pour annoncer le "déblocage d’ici au printemps d'une soixantaine de projets" de retenues. Cette affirmation est en contradiction avec les conclusions de ce rapport officiel qui recommandent la méthode de co-construction territoriale de projets de substitution. Ce rapport a été signé par l'Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture comme par notre fédération, et engage donc tous les acteurs.

L'agriculture biologique : enjeu de communication ou d'avenir ?

Le président dit "croire" dans la filière de l'agriculture biologique "en croissance", en rappelant le projet de financer les services environnementaux rendus par les agriculteurs. Seul problème : dans le même temps, les versements de soutien au « bio » accumulent plusieurs années de retard, et le gouvernement vient d'annoncer qu'il ne soutiendrait à l'avenir que la conversion à l'agriculture biologique et non pas le maintien.

La biodiversité, ça commence à bien faire ?

Sur les questions de co-existence avec les espèces sauvages, le Président a de nouveau annoncé l’augmentation du nombre de loups à abattre : "le ministère a pris des dispositions très claires pour adapter le niveau des prélèvements, et passer de 10-12% à 17-19%". Alors qu’aucune évaluation des destructions de loups sur la baisse des dommages aux troupeaux n’a été faite, il privilégie toujours les tirs de loups à l'augmentation de la mise en œuvre préventive de moyens de protection des troupeaux, défaillante dans certains territoires.

Face à l’urgence écologique et sociale, « le pays est en droit d'attendre des décisions plus ambitieuses à l'issue du « grand débat », conclut Jean-David Abel, vice- président de France Nature Environnement. « Les réponses binaires, les solutions du passé, la procrastination ne sont plus de mise. Les enjeux environnementaux ne sont pas une contrainte pour l'économie. Les intégrer est un gage de réussite d'une transition vers une économie soutenable et donc une chance pour l'avenir. Nombre de français sont prêt à s’engager beaucoup plus loin dans la transition écologique et solidaire. Avec eux, France Nature Environnement demande plus d’écoute de leurs propositions et plus de cohérence dans les politiques menées".

Contacts presse :

Jean-David Abel, Pilote du réseau Biodiversité, 06 77 04 23 30

Catherine Hurtut, Directrice de la communication et du plaidoyer

 

 
 
 
 

Publié dans Biodiversité, Energie, Eau, FNE

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